La famille Bibas, symbole du calvaire des otages du 7 octobre


Yarden Bibas a été libéré par le Hamas avec deux autres otages du 7 octobre. Il rentre en Israël sans sa femme et ses deux enfants kidnappés à 4 ans et 8 mois.

Une quatrième fois, trois otages ont été libérés samedi 1er février en vertu de l'accord de cessez-le-feu établi entre le Hamas et l'État hébreu. Remis dans un premier temps à un représentant du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) dans la ville de Khan Younès, ils sont arrivés ensuite en territoire israélien. Les images de leur retour, tombant dans les bras de leur famille, n'ont pas manqué d'émouvoir en Israël.

Parmi elles, les rétrouvailles «déchirantes», selon les mots du président israélien Isaac Herzog, de Yarden Bibas avec son père et sa sœur ont particulièrement retenu l'attention. Si le père de famille a aujourd'hui été libéré, le sort de sa femme et de ses deux garçons, Ariel et Kfir, kidnappés respectivement à 4 ans et 8 mois, reste incertain.


Yarden Bibas a retrouvé Ofer Kalderon, un franco-israélien libéré le même jour

Yarden Bibas avait été enlevé avec sa femme et leurs deux enfants au kibboutz Nir O z (35 habitants assassinés et 80 enlevés sur 400) lors de l'attaque menée le 7 octobre 2023 par le Hamas dans le sud d'Israël, qui a provoqué la guerre. Les images de leur enlèvement sont devenues en Israël un symbole des violences du 7 octobre.

Selon la sœur de Yarden, qui a reçu des SMS de son frère au moment de l'attaque le 7 octobre à l'aube, les parents ont d'abord cru à un tir de roquette avant de comprendre que les terroristes du Hamas étaient devant leur maison. Ils ont ensuite eu beaucoup de peine à garder leur petit garçon et leur bébé silencieux. Yarden aurait également dit à sa sœur qu'il ne pouvait se servir de son arme contre des hommes armés de fusils automatiques.

Une pancarte de Kfir Bibas lors d'une manifestation pour la libération des otages.  Ilan Rosenberg / REUTERS

Après s'être rendu, pensant ainsi épargner sa famille, Yarden est emmené, la tête ensanglantée, par les commandos venus de Gaza qui décident aussi d'embarquer sa femme et ses deux enfants. La mère de famille, le visage croustillant par l'angoisse, est alors filmée par une caméra de surveillance, plaquant contre elle, emmitouflés dans une couverture ses deux enfants terriblement silencieux.

Selon l'armée israélienne, la famille était détenue par un groupe palestinien autre que le Hamas, qui a annoncé le décès de Shiri et des deux enfants en novembre 2023 dans une frappe israélienne, ce qu'Israël n'a jamais confirmé. « Israël exige le retour (...) de Shiri Bibas et de ses enfants, dont le sort nous préoccupe profondément », a encore déclaré le 25 janvier le contre-amiral Daniel Hagari, porte-parole de l'armée israélienne, relançant les spéculations sur leur sorte.

La mère et les deux garçonnets, désormais la seule femme et les seuls enfants encore otages à Gaza, figurent sur la liste des 33 otages libérables pendant la première phase de l'accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas. Mais Israël a prévenu que huit de ces otages étaient décédés, sans préciser lesquels.

Désormais, Israël exige d'obtenir « des informations » sur les deux enfants otages et leur mère, a déclaré samedi, après le retour de Yarden, le médiateur israélien chargé des otages. La famille Bibas « vit dans la peur (...). Nous continuons d'exiger des médiateurs des informations sur leur état de santé », a déclaré Gal Hirsch dans une vidéo.

Source : Le Figaro