La fête du Sigd

Sous l'impulsion du député Ouri Ariel (Ihoud Leoumi-Mafdal) et de l'Union pour les Juifs d'Ethiopie, la Knesset a récemment décrété que la fête la plus importante de la communauté éthiopienne, le "Sigd", ferait désormais partie des jours fériés du calendrier national. Durant des siècles, cette journée célébrée le 29 ‘Hèchvan a constitué le point culminant de la vie religieuse pour les Juifs éthiopiens. Pendant cette journée consacrée au jeûne et à la prière, les Juifs éthiopiens appelaient "au retour du Peuple juif sur sa terre et à la reconstruction du Temple". Selon la Tradition de cette communauté, cette fête et les prières qui y sont attachées tirent leur origine de l'époque du retour des exilés de Babylonie, sous la conduite d'Ezra et Néhémie.

A part l'aspect national, cette journée revêt également une connotation religieuse, avec le "renouvellement de l'acceptation du joug divin" et de "pardon", très proche de la signification de Yom Kippour.

Cette festivité a aussi une connotation sociale, car elle est placée sous le signe de l'amitié, l'hospitalité, la solidarité et l'entraide, rappelant à beaucoup d'égards la Mimouna marocaine. Les Juifs en Ethiopie, disséminés dans des villages parfois éloignés les uns des autres, se réunissaient une fois par année en un seul lieu, lors d'une grande fête populaire, préparée et organisée en commun, lors de laquelle les gens se retrouvaient dans la joie et fraternisaient.

Enfin, cette fête comporte un aspect éducatif fondamental, car dans la société traditionnelle éthiopienne, le respect des jeunes pour les personnes âgées est un principe sacré, ainsi que la révérence pour les chefs spirituels (Kess) de la communauté. De même, il règne une atmosphère de pudeur et d'humilité dans les relations interpersonnelles.

En insérant ce jour dans la liste des fêtes communautaires nationales, et en l'introduisant dans les programmes scolaires, la Knesset a restitué l'honneur du à cette ancienne et prestigieuse communauté souvent négligée. Mais elle va surtout permettre à la société israélienne en voie d'occidentalisation, non seulement de faire connaissance avec les traditions de cette judaïcité, mais aussi de reprendre contact avec des valeurs naturelles du Judaïsme maintenues intactes par ces Juifs, telles que l'amour d'Érètz Israël, la foi en D-ieu, la solidarité ou le respect des valeurs de la famille.

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Source : Arouts7