
On sait généralement d’André Malraux qu’il était écrivain et fondateur du ministère des Affaires culturelle français.
Cependant, beaucoup ignorent les relations privilégiées qu’entretenait André Malraux avec le peuple Juif et Israël. C’est sur cette page méconnue de la biographie de l’écrivain que s’est penché Michaël de Saint-Chéron.
Ancien président des Amitiés internationales André Malraux et enseignant à l’institut universitaire d’étude juives Elie Wiesel, Michaël de Saint-Chéron, étudie depuis plus de vingt ans, la pensée juive contemporaine.

C’est d’abord « le compagnon du peuple Juif » que l’on découvre, qui va, sa vie durant, se préoccuper de la situation des Juifs et de l’avenir du jeune Etat d’Israël.
Malraux est en effet très vite impressionné par le projet sioniste et le courage de Juifs : « l’Etat sioniste est né du courage, sans lui, jamais le sionisme n’eut été arraché à l’utopie » dit-il.

En 1956, alors que l’existence même d’Israël est menacée, il confie au recteur Robert Mallet qu’il envisage de constituer une brigade de volontaires pour aller se battre aux côtés des Israéliens.
Plus tard, Shimon Peres déclarera l’avoir entendu dire, à propos de la Guerre des Six Jours : « Si j’étais jeune, je m’enrôlerais dans l’armée israélienne ».
Le 21 juin 1960, il célèbre, aux côtés de rené Cassin, à Paris, le centenaire de l’Alliance Israélite Universelle.

« Je ne suis jamais allé à Jérusalem, je n’ai aucunement la foi, mais je trouve que Jérusalem n’est pas un lieu de tourisme. L’idée qu’on va se promener aux jardins des Oliviers me fait horreur. On va à Jérusalem en pèlerinage où on n’y va pas » dit-il dans un entretien datant de 10 juin 1973.
Un souhait partagé par Israël puisque en 1966, le ministre israélien des Affaires étrangères, Abba Eban fait savoir à Paris « qu’Israël attend avec une vive impatience » la visite d’André Malraux, en promettant de lui réserver l’accueil « le plus chaleureusement amical ».
Sa fidélité à l’égard d’Israël est pourtant mise à l’épreuve à la veille de la guerre des Six jours, Malraux plongeant alors dans un mutisme complet.

Michaël de Saint-Chéron explique ce silence par sa loyauté indéfectible envers le Général, lequel avait ouvertement déclaré ne pas vouloir prendre part dans ce conflit en faveur des israéliens.
Pourtant ce mutisme dérange à nouveau alors que d’autres philosophes et écrivains français dénoncent ouvertement la Shoah. Michaël de Saint-Chéron confiant alors que André Malraux le fait, mais à « demi-mot » seulement.

André Malraux 1935
Sa lettre poignante adressée au Directeur général de l’UNESCO, le 13 novembre 1974, dans laquelle Malraux, indigné, proteste contre une décision allant ouvertement à l’encontre d’Israël, témoignant encore de son attachement à la cause juive.
Publié à l’occasion du soixantième anniversaire de l’Etat d’Israël, cet ouvrage étayé par des témoignages et des photos historiques constitue un document incontournable pour saisir l’intégralité et la complexité des rapports qu’entretenait André Malraux avec le peuple Juif.
Source : Guysen International News juin 2008
Photos : Univers Torah