
Lionel Dray, Rabbin de Toulouse, lors d'une
cérémonie, à la synagogue Cha’aré Émète
Comme les membres d'une famille cherchent du réconfort après un événement douloureux, la communauté juive de Toulouse s'est réunie hier pour une cérémonie à laquelle les élus de gauche et de droite ont pris part, dans la synagogue Cha’aré Émète (« les portes de la vérité »), rue Rembrandt. Celle-là même qui avait été victime d'une tentative d'incendie, lundi soir.
Mortifiés par ce qu'Armand Partouche, le vice-président de l'Association cultuelle israélite de Toulouse n'hésite pas à qualifier d'« attentat », les Juifs de Toulouse se sentent intimement, personnellement atteints.
« Ça fait très mal, décrit Stéphane Attia. J'étais en pleurs quand j'ai appris ce qui s'était passé. Nous sommes profondément touchés », explique ce jeune homme dont le père vit à Ashdod, « sous les bombes ».
De Toulouse à Gaza : Comme Stéphane, la communauté juive de Toulouse craint une importation du conflit à Gaza. Et que ce contexte international brûlant réactive les réactions violentes que Toulouse avait connues lors de l'intifada de 2002.
Dans la synagogue, placée sous haute surveillance policière - la police était postée aux extrémités de la rue Rembrandt comme à l'intérieur du lieu de culte - chacun trouve soutien et réconfort auprès de l'autre. Armand Partouche s'indigne : « Il est assez extraordinaire, en 2009, d'avoir à se protéger parce que nous sommes menacés dans notre environnement. »
Nicole Yardeni, présidente régionale du Conseil représentatif des institutions juives de France dit que « c'est un travail difficile d'être juif », qu'il faut parler parce que « parler c'est ce qui nous répare » et Alice, dans l'assistance la prend, la parole, entre émotion et colère : « Nous devons constamment nous justifier d'être juifs et de la légitimité de l'État d'Israël ! »
Qu'il est difficile, à la vérité, de faire abstraction des événements de Gaza… Lionel Dray, le rabbin de Toulouse invite d'ailleurs à la prière non seulement pour atténuer la peine et l'émotion que la tentative d'incendie de la synagogue a suscitées, mais aussi pour les dix soldats israéliens morts au front et pour Gilad Shalit, le soldat retenu en otage à Gaza depuis 2006.
Plus politique, Armand Partouche dirige ses prières vers « Tsahal qui se bat contre des terroristes lâches retranchés derrière des écoles et des hôpitaux », avant d'en appeler à « la paix pour les deux peuples ». Ainsi soit-il.
Source : La dépêche