
On a tout appris sur la guerre, les batailles, les bombardements, l’exode, les privations. Sur la résistance aussi, à Londres et dans les maquis. Sur les camps, les déportations, l’indicible horreur. Alors le regard s’est porté ailleurs, non plus sur les horreurs, les salauds ou les héros, mais sur les gens ordinaires, ceux et celles qui ont vécu cette période en restant eux-mêmes ou en le devenant. C’est ainsi que sont apparus sur la scène de l’histoire de nouveaux résistants, occasionnels parfois, modestes toujours, jusqu’alors demeurés dans l’ombre.
Le temps est donc venu où l’on peut voir en pleine lumière ces Justes qui ont aidé des Juifs et ces Juifs qui se sont battus autant et même proportionnellement plus que les autres, contrairement à ce que disent les idées reçues, qu’elles soient inspirées par la haine ou par la compassion. De même que les Français n’étaient ni tous des collaborateurs, ni tous des résistants, les Juifs n’ont pas tous été des victimes passives. C’est sans doute la principale leçon à retirer de ce livre. Un livre qui d’ailleurs ne donne pas de leçon et c’est ce qui en fait tout l’intérêt.

Le livre de Georges Brandstatter comble un vide. Car si la parole des résistants en général a été recueillie, celle des Juifs résistants et volontaires pour la création de l’État d’Israël ne l’était pas encore. Pour la première fois un aspect inconnu de la Shoah.
Source : lemondejuif.info