Un juif américain sur 4 a abandonné sa religion

La question de la continuité juive se pose également à travers le pourcentage de juifs célibataires qui continue chaque année d’augmenter. (DR)

Traversé depuis plus d’une décennie par de profonds changements, le judaïsme américain poursuit sa mue. Une nouvelle étude du Pew Research Center réalisée en 2014 et parue début mai, vient confirmer d’importantes mutations au sein du monde juif, outre-Atlantique. Certaines sont préoccupantes, d’autres plutôt rassurantes, voire même étonnantes. L’élément le plus marquant de cette étude qui explore l’intégralité du paysage religieux américain, concerne l’appartenance religieuse.

Le rapport montre notamment qu’une personne sur quatre née juive aux Etats-Unis, a aujourd’hui abandonné sa religion. « Ceci vient confirmer une tendance déjà observée dans notre rapport paru en 2013, qui montrait que 22% des juifs américains ne se considéraient pas comme appartenant à la religion juive » explique le Dr Jessica Hamar Martinez, chercheuse au sein du Pew Research Center, basé à Washington. En 2001, ils n’étaient que 7%.

« Ce qui est étonnant, c’est que ces personnes ne rejettent pas non plus en bloc leur identité juive. De plus en plus de juifs américains marquent une distinction nette entre culture et religion.

Ils peuvent donc se considérer comme culturellement juif, mais avoir choisi une autre voie concernant leur confession » explique-t-elle. Certains se convertissent à une autre religion (christianisme, bouddhisme), tandis que d’autres se tournent vers l’agnosticisme et l’athéisme, deux tendances en pleine croissance à l’heure actuelle aux Etats-Unis. « Cet intérêt pour l’athéisme est loin de toucher seulement la communauté juive : elle concerne la société américaine dans son ensemble » explique le Dr Jessica Hamar Martinez.

« Notre rapport 2014 montre ainsi que le nombre d’Américains non-affiliés à une religion - se décrivant comme athées, agnostiques ou “rien de particulier”, a augmenté de plus de 6 points en 7 ans, passant de 16,1% en 2007 à 22,8% en 2014 ». Si la chercheuse dit ne pas avoir été surprise pas la montée du phénomène, elle a en revanche été étonnée par la vitesse de progression de cette tendance.

Source : Actuj