
Les actes de Ho n'ont été révélés qu'après sa mort en 1997, grâce aux recherches de sa fille journaliste.
Ho a vécu ses dernières années à San Francisco, en Californie, depuis sa retraite en 1973, non loin de certains de ceux qu'il a sauvés et qui l'ignoraient.
"Il ne recherchait pas la publicité, il ne recherchait pas la reconnaissance, il ne recherchait pas de compensation. Pour lui, cela suffisait de savoir qu'il avait fait ce qu'il fallait", déclare Martin Gold, membre de la Commission pour la préservation de l'héritage américain à l'étranger. "Tous les éloges sont venus après sa mort", ajoute-t-il.

Exposition au Congrès américain (Russell Senate Office Building)
Manli Ho, ancienne journaliste du Boston Globe, a décidé, à partir d'une petite phrase prononcée par son père alors qu'elle était enfant, - il avait eu affaire à la Gestapo pour aider un ami juif à s'échapper -, de lancer de plus amples recherches et d'identifier les rescapés. "C'était un mélange de chance et de persévérance", explique à l'AFP Manli Ho, 57 ans. "S'il n'y avait pas eu le facteur chance, tout cela aurait été enterré avec lui", ajoute-t-elle.
Né dans la province chinoise du Hunan, Ho avait été témoin, en poste à Vienne, de l'Anschluss, l'annexion de l'Autriche par l'Allemagne en 1938 et de l'instauration des lois nazies contre les Juifs qui avait suivi.
De nombreux Juifs cherchaient alors à fuir l'Autriche mais ne trouvaient aucun pays d'accueil. Certains de ceux qui ont obtenu des visas chinois ont alors pu fuir vers Shanghaï ou prendre la direction de l'Amérique du Nord, du Sud, la Palestine, les Philippines ou Cuba. Les visas chinois servaient aussi à obtenir des visas de transit depuis des pays comme l'Italie, qui exigeait les preuves d'un pays de destination.

Exposition au Russell Senate Office Building – 19 mai 2008
Le diplomate japonais Chiune Sugihara, qui était vice-consul du Japon en Lituanie, était aussi l'un d'entre eux, en aidant plusieurs milliers de Juifs, dont nombre de réfugiés de Pologne, à fuir le pays, en établissant des visas de transit leur permettant de se rendre au Japon.
Ho a reçu à titre posthume la médaille du "Juste parmi les Nations", la plus haute distinction civile décernée par l'État d'Israël aux personnes qui ont sauvé des juifs de l'extermination nazie. Sugihara avait été honoré un an avant sa mort en 1986.
Shunqing Wang, le chargé d'affaires de l'ambassade de Chine, faisait partie des dignitaires qui ont honoré le diplomate jeudi.
L'ambassadeur des États-Unis David Girard-diCarlo a déclaré que c'était le genre de héros dont il faudrait toujours se souvenir.
Quelque 65.000 juifs autrichiens sont morts dans l'holocauste.
Source : Aujourd’hui la Chine 22/5/2008 le par P. PARAMESWARAN (AFP)
et THE ASSOCIATED PRESS 06 novembre 2008