A qui sert on le verre du Kiddouch en premier ?

Concernant la question 426, qui doit on servir en premier lieu pour le Kiddouch de Chabbate (parents, femme, enfants....).
Merci

Rav Aharon Bieler
Comme il est stipulé dans le Choul’hane ‘Aroukh (1), nous déduisons bon nombre de lois concernant le verre du Kiddouch à partir des Halakhote en rapport avec le verre du Birkate Hamazone (Verre sur lequel il convient de faire le Zimoune à la fin d’un repas).

La Guémara Bérakhote 51 relate toutes les conditions requises pour accomplir correctement le rituel concernant le verre du Birkate Hamazone (et par voie de conséquence du verre du Kiddouch).

L’un des éléments rapporté consiste à transmettre le verre de vin à son épouse après avoir bu soit même (2). De la Guémara citée précédemment, nous comprenons que le fait de boire de ce verre sera une source de bénédiction pour l’épouse.
Il conviendra donc de toutes manières de lui faire parvenir du verre du Kiddouch pour qu’elle y goutte.
Pour cette raison, s’est quelque peu répandu le Minhag de ne pas boire de ce verre entre un homme et son épouse (3).

Certains (4) estiment qu’il est fondamental qu’elle boive du verre même qui a servi à faire le Kiddouch.
D’autres (5) par contre, estiment qu’il suffira de boire du vin du Kiddouch même servi dans autre récipient.

S’il se trouve que le maître de maison a honoré l’un de ses invités en lui donnant à faire le Kiddouch, celui-ci devra le remettre au maître de maison qui le transmettra à son épouse (6).

Notons au passage, que si la femme se trouve dans une période de Nida, il convient que son mari ne lui transmette pas directement le verre, mais il le posera sur la table et elle se servira d’elle-même (7).

En règle générale, on transmettra en priorité le verre du Kiddouch à son épouse.
Toutefois, ça n’est pas une règle absolue, car le principal est qu’elle boive du vin du Kiddouch pour bénéficier de la source de bénédiction.
Aussi dans le cas où le père du maître de maison est présent, il convient de l’honorer en lui donnant la Mitsva de faire le Kiddouch (8).
De même si le père, pour une raison quelconque ne fait pas le Kiddouch, on le servira en premier. On agira de la même manière avec sa mère.

Kol Touv
1) Ora’h ‘Haïm chap. 271 par.10 ; Voir aussi Michna Béroura idem alinéa 44
2) Choul’hane ‘Aroukh Ora’h ‘Haïm chap. 183 par. 4
3) Cha’aré Téchouva Ora’h ‘Haïm chap. 183 alinéa 8 au nom du Pricha ; Voir aussi le Kaf Ha’haïm chap. 183 alinéa 26
4) Sifté ‘Hakhamim sur le commentaire de Rachi de la Paracha Vayéra, verset 18,9. Tel est l’avis également du Rav Ya’akov Kanievski, le Steipler, rapporté dans le livre Or’hote Rabbénou tome 1 page 85
5) Eliyahou Rabba à la fin du chap. 182
6) Cha’ar Hatsiyoune Ora’h ‘Haïm chap. 183 alinéa 19
7) Choul’hane ‘Aroukh Yoré Dé’a chap.195 par. 15 ; Certains permettent même de lui transmettre à condition que d’autres boivent entre le mari et sa femme ; Voir à ce sujet le Kaf Ha’haïm chap. 183 alinéa 28
8) ‘Aroukh Hachoul’hane Yoré Dé’a chap.240 par.11