Peut on repousser une Bar Mitsva

Je dois célébrer la Bar Mitsva de mon fils cette année. Je voudrais savoir si la fameuse soirée de Sé'oudate Mitsva doit absolument se faire le jour même de sa date d'anniversaire des 13 ans ou puis-je la reporter à une date ultérieure. Et y a-t-il un "Mékor" précis (une source) et une ‘Hachivoute (importance) particulière à celle ci.
Auriez vous la gentillesse et la sagesse de me répondre avant ma Bar Mitsva le 6 adar -1- 5768.
Merci

Rav Aharon Bieler
C’est une Mitsva pour le père, que d’organiser une Sé’ouda (repas) le jour ou son fils atteint l’age de treize ans et un jour, soit le jour anniversaire de sa naissance.
C’est un Minhag de faire à priori le repas qui marque cet événement exactement le jour anniversaire du Bar Mitsva.
Cette Sé’ouda sera alors considérée comme une Mitsva (1).

En effet, l’essentiel de la joie de la Bar Mitsva se manifeste le jour où l’enfant reçoit sur lui le joug de la Tora et se trouve de l’obligation de réaliser les Mitsvote (2).

L’habitude répandue est de faire ce repas le soir même où l’enfant va être Bar Mitsva. Il est de coutume que le Bar Mitsva fasse à cette occasion un Dvar Tora (développement d’un sujet toranique) où il dissertera de préférence sur un sujet portant sur les Téfiline.

Rabbi ‘Haïm Paladji (3), il convient qu’il inaugure cette nouvelle phase de sa vie par la Mitsva de l’étude de la Tora en disant un Dvar Tora.

Quoiqu’il en soit, on pourra bien entendu faire cette Sé’ouda également pendant la journée (4).

Celui qui, pour une raison quelconque, ne pourrait réaliser cette Sé’ouda en son temps, pourra la repousser, et de préférence uniquement de quelques jours (5).

Notons que certains considèrent, comme il apparaît dans le Maguèn Avraham, que même repoussé, l’événement aurra le statut d’une Mitsva comme en témoigne un Minhag ancien qui consistait à faire à priori cette Sé’ouda le Chabbate suivant la Bar Mitsva.

Il sera alors particulièrement important que le Bar Mitsva s’applique à faire un Dvar Tora de façon à ce que l’événement soit considéré, d’après tous les avis comme une Sé’oudate Mitsva (repas de Mitsva) (6).

Il est bon d’autre part, de solliciter des Divré Tora de la part des Rabbanim présents.

Remarquons par ailleurs, que le Minhag chez certains ‘Hassidim est de faire cette Sé’ouda toujours la nuit qui suit le jour de la Bar Mitsva (7).
EN CONCLUSION :

Il est préférable de faire la Sé’ouda le jour même ou l’enfant devient Bar Mitsva, c’est à dire le jour où l’enfant atteint l’age de treize ans et un jour, soit le jour anniversaire de sa naissance.
A fixer exclusivement, selon le calendrier hébraïque.

Il est possible en cas de nécessité, de repousser la Sé’ouda et la fête qui l’accompagne à une date ultérieure.
Il sera impératif, dans ce cas que l’enfant fasse un Dvar Tora (développe un sujet de Tora) pour garder à l’événement son caractère de Mitsva. On invitera des Rabbanim à en faire de même.

Il est bien évident, qu’en aucun cas, on ne repoussera la mise des Téfiline à cause du report de la fête.
En effet, il incombe à l’enfant, qui atteint l’age de treize ans et un jour (qui d’ailleurs devient adulte à cette occasion) de réaliser quoi qu’il arrive, la Mitsva des Téfiline (ainsi que toutes les autres Mitsvote d’ailleurs).

Kol Touv
1) Maharchal dans son Yam Chèl Chélomo, fin du septième Pérèk de Baba Kama, qui s’interroge même sur l’utilité d’organiser un repas si ce n’est pas le jour dit de la Bar Mitsva. Il reconnaît toutefois que dans un tel cas, si l’enfant développe un sujet de Tora, cela retrouvera son caractère de Mitsva
2) Choute Maharam Brisk tome 2 chap. 68 ; Voir aussi le Séfèr Néta’é Gabrièl partie Bar Mitsva chap. 16 qui veut comparer la Sé’ouda que l’on fait à cette occasion à celle que l’on fait après une Brite Mila
3) Néfèch Kol ‘Haï partie 20 alinéa 30) souligne puisque c’est à ce moment précis que l’enfant devient adulte et devient ‘Hayav des Mitsvote (tenu de réaliser les Mitsvote
4) Voir le Séfèr Darach Moché qui préconise même cette solution à priori
5) Téchouvote ‘Havote Yaïr ramenées dans le Pit’hé Téchouva Yoré Dé’a chap. 217 alinéa 16 qui considère que de toutes les manières dans les trois jours qui suivent la Sé’ouda, celle-ci sera toujours considérée comme étant liée à l’évènement et aura le statut d’une Mitsva ; Voir le Séfèr Halikhote Bar Mitsva qui rapporte que l’Admour de Sadigora a repoussé la Bar Mitsva de son fils au 15 Av alors qu’elle aurait du avoir lieu avant le 9 Av (pendant la période de deuil) ; Voir aussi le Choute Maharam Brisk tome 2 chap. 68
6) Choute Divré Malkièl tome 1 chap. 3 selon lequel, si l’enfant ne fait pas de Dvar Tora à l’occasion le repas, celui-ci n’a pas lieu d’être, car seule l’étude de la Tora est source de joie ; Voir le livre Sové’a Séma’hote tome 2 page 362 qui rapporte le Choute Yabi’a Omèr tome 1 partie Ora’h ‘Haïm chap.27 alinéa 8 sur le sujet
7) Voir aussi le Séfèr Néta’é Gabrièl partie Bar Mitsva chap. 16