Bénédictions sur un heureux évènement

Bonjour
Nous attendons pour bientôt un heureux évènement. D’après les médecins ce sera un garçon.
Doit-on faire la bénédiction Hatov Véhamétiv (Qui est bon et Qui fait le bien), comme il est mentionné dans le Choul’hane Aroukh ?

Merci d'avance

Rav Aharon Bieler
A savoir qu’il existe plusieurs autres sortes de bénédictions :

• Les « Birkote Hanéhénine » (bénédiction de profit : sur la nourriture, les bonnes odeurs…)
• Les « Birkote Hachéva’h » (bénédiction de louange) : ce sont les « Birkote Hacha’har » (bénédictions du matin) et les Bérakhote (bénédictions) que l’on récite à la vue de certaines créations D’Hachem (la mer, les éclairs et le tonnerre etc.)
• Les « Birkote Hamitsvote » (bénédiction sur une Mitsva) : ce sont les Bérakhote que l’on récite avant l’accomplissement des Mitsvote (avant le Loulav ou le Chofar par exemple).
• Les « Birkote Hahodaha » (bénédiction de louanges) : la Bérakha de « Hagomel », de « Hatov Véhamétiv », de « Chéhéhiyanou »…

C’est ce dernier type de bénédictions qui entre dans le cadre de votre question.


Le Choul’hane Aroukh (1) stipule: qu’à la naissance d’un garçon (ou à l’annonce de la naissance) le père et la mère réciteront la bénédiction de « Hatov Véhamétiv » (Qui est bon et qui fait le bien) car cet événement leurs procure une joie partagée.

Toutefois, l’habitude pour ceux qui font cette bénédiction, est que seul le mari récite la Bérakha et rende quitte sa femme qui répondra Amen (il faudra toutefois s’assurer de la propreté de la pièce et des mains) (2).

Après la naissance d’une fille, les avis sont partagés :
Le Michna Béroura (3) stipule qu’à la naissance d’une fille, lorsque les parents la verront pour la première fois ils réciteront la Bérakha de « Chéhé’hiyanou » (4).

Par contre, Rav Chlomo Zalmane Aeurbach Zatsal (5) pense qu’à la naissance d’une fille on ne récitera pas Chéhé’héyanou.
En effet selon lui cette bénédiction n’a été instituée qu’à la vue d’un ami que l’on n’aurait pas revu, et non à la vu d’une personne inconnue même si cette rencontre nous procure une grande joie.

Le Rama (6) précise que l’habitude s’est répandu de ne pas réciter la bénédiction de Chéhé’héyanou.

En effet la bénédiction de Chéhéhiyanou n’est pas obligatoire, mais est considérée comme « Réchoute » (facultative) (7). Il n’en reste pas moins que l’on prendra garde à ne pas la supprimer (8)

La raison de ce Minhag, est basé sur le fait que la bénédiction de Chéhé’hiyanou a été instituée à l’origine sur des événements qui se répètent à des périodes fixes, comme les fêtes par exemple.
De là, s’est répandu l’usage de ne pas réciter ce type de bénédictions (les Birkote Hahodaha) (9).
Les Sefardim (10) et certaines communauté Ashkénaze ont le Minhag (l’habitude) de ne pas réciter les Bérakhote de Hatov Véhamétiv et de Chéhé’hiyanou lors d’une naissance.

Si c’est un garçon, il faudra toutefois penser, lors de la Bérakha de Chéhé’hiyanou récitée au moment de la Brite Mila, à s’en acquitter pour la naissance.
Une autre solution consiste à réciter à la naissance la bénédiction Chéhé’hiyanou sur un habit neuf ou un nouveau fruit en pensant à acquitter l’heureux évènement de la naissance.

Kol Touv

Rav Aharon Bieler
1) Ora’h ‘Haïm chap. 223 par. 1
2) Séfèr Vézote Habérakha page 169
3) Chap. 223 par. 1 alinéa 2 et chap. 225 alinéa 5
4) Il déduit cette règle de la Halakha du chap. 225 selon laquelle il faut réciter la Bérakha de Chéhé’héyanou à la vue d’un ami que l’on n’aurait pas vu depuis 30 jour
5) Halikhote Chlomo chap. 23 par. 10 voir aussi Aroukh Hachoul'hane, chap. 223 par.1
6) Chap. 223 par. 1
7) Rama chap. 223 par. 1 ; Bèt Yossèf chap. 223 par. 6 et Michna Béroura chap. 225 alinéa 9
8) Michna Michna Béroura chap. 225 alinéa 9
9) Michna Béroura chap. 223 alinéa 7
10) Kaf Ha’haïm chap. 223 note 6 ; Bèn Ich ‘Haï première année Paracha Réè par. 8 et Yalkoute Yossèf tome 3 chap. 223 par. 5