Quelle bénédiction sur une compote de pommes ?


Kvod Harav,
Quelle bénédiction fait-on sur une compote de pommes en dessert dans un repas avec "Hamotsi" (consommation de pain). La compote ne comportant pas de morceaux de pommes ! Si on fait "Chéhakol" car on ne reconnaît pas la pomme, qu'en est-il pour le Kugel Achkénaz de pommes de terre où également on ne reconnaît pas la pomme de terre, et pourtant on fait "Boré Péri Haadama".

Merci

Rav Aharon Bieler
Que cette compote de pommes soit consommée en dehors d’un repas, ou en tant que dessert à la fin d’un repas avec, on devra faire dans les deux cas la même la bénédiction.
Voir à ce propos la question «Manger des fruits au milieu d’un repas»

Quelle est la nature de cette bénédiction ?

Le Choul’hane Aroukh (1) écrit : « Sur des dattes dont on a enlevés le noyau, et que l’on broie à la main pour en faire une patte, on récitera la bénédiction Boré Péri Ha’èts ».
Le Rama rajoute que : « sur une confiture de fruits on fera donc Boré Péri Ha’èts. Certain disent de faire Chéhakol Nihiya Bidvaro, ce qu’il faudra faire à priori ».
Le Michna Béroura (2) explique qu’il s’agit de fruits dénoyautés que l’on cuit jusqu'à ce qu’il soit complètement écrasés.

Il ressort donc que pour les Achkénazim sur une compote de pomme qui aurait été passée au mixer après la cuisson, on ferra Chéhakol Nihiya Bidvaro. Si l’on s’est trompé et que l’on a fait Boré Péri Ha’èts on sera quitte (3).
Par contre sur les aliments que l’on aurait écrasés, mais qui sont encore reconnaissables on récitera la bénédiction originelle (Boré Péri Ha’èts ou Boré Péri Haadama selon qu’il s’agisse de fruits de l’arbre ou de fruits de la terre). Ce sera le cas sur des légumes râpés ou une confiture faite maison par exemple.

Pour les Séfaradim il y a une discussion entre les Décisionnaires contemporains.
Dans le cas ou le fruit est encore reconnaissable, de l’avis général, il faudra faire la bénédiction originelle.
Dans le cas ou le fruit a été complètement écrasé et n’est plus reconnaissable, d’après certains Décisionnaires on devra faire la bénédiction « Chéhakol Nihiya Bidvaro » (4).
Il serait recommandé de faire la Bérakha sur un morceau de fruit entier si cela est possible et d’acquitter ainsi le fruit écrasé (on ferra alors « Boré Péri Ha’èts » sur ce morceau entier) (5).

D’autres Décisionnaires (6) pensent que même si le fruit a été écrasé au point qu’il ne soit plus reconnaissable on ferra « Boré Péri Ha’èts ».

Quand au Kouguel en question, cela dépend de la consistance de celui ci et du Décisionnaire que l’on a l’habitude de suivre.

Kol Touv

1) Ora’h Haïm chap.202 par.7
2) Alinéa 41
3) Rama ad loc.
4) Kaf Ha’haïm chap. 202 par. 57 ; voire aussi le Bén Ich ‘Haï Parachate Pin’has par.3
5) Or Létsiyone tome 2 chap. 14 par. 2
6) Choute Yabi’a Omèr tome 7 chap. 29