Peut on mettre des objets en vente ou aux enchères sur Internet, et les laisser en vente pendant Chabbate sachant qu'il y a un risque d'achat ou de d'enchères le Chabbate, et particulièrement si ces objets sont des livres hébreu.

Merci

Cette question suscite plusieurs problèmes :

• Si j’ai affaire avec un juif, la défense de l’entrainer à transgresser le Chabbate entre en ligne de compte. Il s’agit de l’interdit de la Tora de « Lifné Ivère Lo Titène Mikhchol » – Tu ne placeras pas d’embûches devant un aveugle (1), ce qui implique que l’on ne doive pas faire un acte qui favorise la transgression d’un interdit par une tierce personne.
En effet, à cause de moi, l’acheteur potentiel va se servir de son ordinateur pour faire toutes les démarches afin de concrétiser son achat.

• Par ailleurs, je vais gagner de l’argent le Chabbate, ce qui est défendu pour deux raison : Ne pas faire des affaires le Chabbate (achat vente) (2) et de ne pas profiter des gains réalisés pendant le Chabbate (3).

Au vu de ce qui précède, examinons à titre d’exemple, le cas pratique de quelqu’un qui possède une machine de vente automatique de cannettes (ou autre).
Si elle se trouve dans un quartier religieux, je peux la laisser ouverte durant le Chabbate. En effet, je n’ai pas à pas craindre qu’un Juif en vienne à transgresser le Chabbate en achetant un article proposé par cette machine.
Par contre si je l’ai posé dans un endroit ou se trouvent des Juifs non pratiquant, il faudra la fermer le Chabbate, afin de ne pas les amener à fauter (4).

Si les acheteurs sont des non juifs, je peux laisser la machine ouverte le Chabbate, à condition d’avoir l’intention de n’acquérir l’argent qu’on y a déposé pendant Chabbate, qu’après Chabbate. De même, je devrai avoir l’intention de céder à l’acheteur éventuel (lui faire acquérir) à l’avance, c'est-à-dire dés vendredi, toute boisson qui sera prise pendant Chabbate (5).

Par conséquent, si l’on possède un site Internet, il est évident qu’en Erèts Israël, où les acheteurs ou bien les intéressés, sont juifs, on ne pourra pas le laisser ouvert.
Même en Diaspora, ou les acheteurs sont des non juifs, et peuvent donc faire des commandes le Chabbate, on se trouvera confronté à l’interdit de commercer le Chabbate.
Notons toutefois que si dans cette affaire (en l’occurrence le site) il y a un associé non juif, on pourra permettre sous certaines conditions (Il faudra dans ce cas consulter un Rav compétent).

Dans le cas spécifique ou l’on a mit en enchère un objet sur un site appartenant un non juif, et que des propositions d’acquisitions pourront être faite le Chabbate, ou bien même si le dernier jour des enchères tombe le Chabbate, ce sera permis car je ne demande à personne de le réserver spécialement ce jour la.

C’est donc le non juif qui décide de fixer les enchères ce jour la. Ce ne sont donc que des propositions qui sont émises, et si le non juif décide d’acheter ce jour la, c’est sa propre volonté et non celle du juif qui n’a fait que de le proposer à la vente avant Chabbate. Il faudra toutefois que le pourcentage que prend le non juif soit connu avant la transaction (6).

Pour les mêmes raisons on pourrait aussi donner au non juif de l’argent avant Chabbate pour qu’il achète quelque chose pour nous ; mais il ne faut pas lui dire d’acheter Chabbate.

Dans le même esprit, un autre cas pratique peut se présenter : laisser ouvert le répondeur le Chabbate par le biais duquel on pourra faire des achats ou des commandes, ou bien réserver un rendez vous chez un docteur. C’est un sujet délicat qui nécessite un développement à par entière (7).

Kol Touv

1) Vaïkra 19 / 14
2) Choul’hane ‘Aroukh Ora’h ‘Haïm chap. 306, par.6 et Michna Béroura alinéa 33
3) Choul’hane ‘Aroukh Ora’h ‘Haïm chap. 343 et 245
4) Chémirate Chabbate Kéhilkhéta 29 / 28
5) Idem
6) Choul’hane ‘Aroukh chap. 245 par. 5
7) Voir Choute Min’hate Its’hak tome 5 chap. 14 et Choute Chévèt Halévy, tome 8 chap. 40 et tome 5 chap. 28