Pensées et lectures permises le Chabbate

Bonjour,

A-t-on le droit de lire des Divré Hol (paroles profanes : Magasines, Actualités,...) aux toilettes le Chabbate ?
En effet, il est interdit d'avoir des pensées de Divré Kodèch (paroles saintes) aux toilettes, et il en est de même pour des sujets de Divré ‘Hol (paroles profanes) le Chabbate.

Merci

Rav Aharon Bieler
Comme vous le mentionnez dans votre question, il est interdit d’avoir des pensées saintes aux toilettes et dans tout endroit sale. (1) voir les questions 549 « Parler aux toilettes ». et 565 « Parler dans la salle de bain ».

Le Michna Béroura (2) précise d’ailleurs, quelles sont les pensées autorisées dans ces lieus : « il pensera à ses comptes, frais et dépenses, afin de ne pas penser à des choses saintes. Le Chabbate, on pensera à de jolies maisons et paysages ».

Par contre il n’existe aucune interdiction quant aux pensées de ‘Hol (profanes) le Chabbate. En effet, l’interdit de s’occuper de ses affaires le Chabbate est déduit des versets du Prophète Icha’ya (3) : « Si tu cesses de fouler au pied le Chabbate, de vaquer à tes affaires en ce jour qui m’est consacré, si tu considères le Chabbate comme un délice, la sainte journée de l’Eternel comme digne de respect, si tu le tiens en honneur en t’abstenant de suivre tes voies ordinaires, de t’occuper de tes intérêts, d’en faire le sujet de tes entretiens . Alors tu te délecteras dans le Seigneur…c’est la bouche de l’Eternel qui l’a dit ».

Il s’agit ici de verset des Prophètes ; l’interdit est donc un interdit « Midivré Kabala ».
Le Péri Mégadim, précise que ces interdits, liés au repos du Chabbate, sont malgré tout d’un niveau équivalent aux interdits rapportés dans la Tora. En effet, le verset se termine ainsi : « c’est la bouche de l’Eternel qui l’a dit » (4).

Le Choul’hane ‘Aroukh (5) rapporte la Guémara qui déduit des mots : « le sujet de tes entretiens », que seule la discussion est interdite, la réflexion restant autorisée.

Il conclue toutefois qu’il y a lieu de ne pas penser à ses affaires le Chabbate, afin de s’en délecter (‘Onèg Chabbate).

Nous voyons donc, que seules les pensées liées au travail, sont déconseillées le Chabbate.

Toutefois, un autre problème doit être abordé. C’est celui des lectures profanes le Chabbate.
Le Choul’hane ‘Aroukh (6) mentionne : « Il est interdit d’étudier le Chabbate autre chose que des Divré Tora ».
Puis il rapporte une divergence de vue quant au sujet de la lecture des livres de sciences.
Certains précisent que l’habitude est d’autoriser ces lectures le Chabbate (7).
Il y a lieu toutefois, pour les méticuleux (Yeré chamaim) de s’en abstenir.

C’est pourquoi la lecture de journaux est problématique : En effet, de nombreux A’haronim (8) interdisent la lecture de journaux car ceux-ci contiennent de nombreux articles liés au commerce dont la lecture est interdite le Chabbate.
Voir le Chémirate Chabbate Kéhilkhata (9) qui écrit que « Mé’ikar Hadine » (d’après le sens strict de la loi), il sera permit de lire les nouvelles à l’instar des articles économiques et des publicités.

Kol Touv
1) Choul’hane ‘Aroukh, Ora’h ‘Haïm chap. 85, par. 2
2) Chap. 85 alinéa 5
3) Chap. 58 verset 13-14
4) Péri Mégadim Péti’ha Koléléte note 18 et 19
5) Ora’h ‘Haïm chap. 306, par. 8
6) Ora’h ‘Haïm chap. 307, par. 17
7) Michna Béroura alinéa 65
8) Voir Michna Béroura chap. 307 par. 63
9) Chap. 29 par. 46