Que peut-on réchauffer le Chabbate

Bonjour Rav,
Au sujet de l'interdit de cuire à Chabbate, un plat solide, sec et entièrement cuit, peut être réchaufé en le reposant sur la plaque du chabbate. Il n'en ai pas de même pour un plat liquide.
Ma question concerne la distinction employée entre un plat sec et un plat liquide ?
Quels critères peuvent être utilisés ?
Un Séfarad peut-il suivre l'avis plus permissif du Rav 'Ovadia Yossèf.
Merci de votre aide.

Rav Aharon Bieler
Votre question concerne l’interdiction de cuire pendant Chabbat.
Il est stipulé dans le Choul’hane Aroukh (1) que tout aliment « sec » ayant été préalablement cuit avant Chabbat, peut être remis sur une source de chaleur pour le réchauffer, pendant le Chabbat lui même (sous certaines conditions très précises).
Ceci en application du principe « Én bichoul a’har bichoul » (il n’y a pas de cuisson après cuisson). Ce qui signifie qu’un aliment sec et déjà cuit ne recuira plus même s’il a complètement refroidi. Il n’y a donc plus de problème, en ce qui concerne l’interdit de cuir le Chabbat, à le remettre à chauffer, si l’on respecte certaines conditions préalables qu’il est indispensable d’étudier en détail.

Par contre tout liquide, s’il a refroidi, ne peut pas être mis à chauffer le Chabbat, même s’il a été préalablement cuit avant Chabbat. (2)

Le principe « Én bichoul a’har bichoul », ne s’applique donc que pour un aliment « sec ».

Or, il existe une divergence de vue en ce qui concerne la définition d’un « aliment sec »

Je vous rapporte ici les paroles de conclusion du Yalkoute yossèf (3) qui développe longuement les arguments du Rav Ovadia Yossèf Chlita à ce sujet (4) :

Certains (5) disent que si la plus grande partie d’un plat est sèche, même s’il contient beaucoup de sauce, il est considéré comme un « plat sec » pour lequel on applique le principe « Én bichoul a’har bichoul » (il n’y a pas de cuisson après cuisson).

Certains sont en désaccord avec cette opinion et pense que pour mériter l’appellation de « sec », le plat doit être complètement sec (comme, par exemple des tranches de poisson ou des escalopes ou du riz etc.). Par contre s’il y a même une très petite quantité de sauce, le plat est considéré comme un « plat liquide » et il sera interdit de le réchauffer Chabbat.

Et le Yalkoute yossèf conclue que d’après la loi stricte (‘Ikar Hadine), on peut se fier au premier avis et considérer comme « Plat sec » tout plat dont la majeur partie est sèche.
Mais il ajoute aussitôt :
Celui qui sera plus pointilleux pour lui même, et qui ne se permettra de réchauffer le Chabbat qu’un plat qui est complètement sec, Verra venir sur lui une grande Bénédiction.

Il apparaît donc clairement, que celui qui fera comme le premier avis aura sur qui s’appuyer.
Par contre, cette divergence de vue portant sur un interdit de la Tora pendant Chabbat, il est tout à fait préférable d’être pointilleux et de ne considérer comme sec qu’un plat complètement sec.
Surtout si l’on considère l’avis du Rav Chalom Méssas (6), qui interdit de réchauffer Chabbat tout plats qui ne serait pas complètement sec.

Kol Touv
1) Choul’hane ‘Aroukh Ora’h Haïm chap.318 par.4
2) Idem
3) Chabbat tome 3 chap. 318 par 55
4) Yabi’a Omer tome 6 Ora’h Haïm chap.48 alinéa16 et Yé’havé Da’ate Tome 2 chap.45 qui permet de remettre sur la plata électrique un plat déjà cuit dont la majeur partie serai sèche.
5) Bét Yossèf qui rapporte les paroles de Rabbénou yérou’ham au nom du Ri.
6) Tévouote Chémèch Ora’h Haïm chap.5