Cher Rav, J'ai toujours été choqué de voir dans les Chabbate 'Hatane, d'une Bar Mitsva ou d'un mariage, les traiteurs cacher "travailler" ainsi que leurs employés juifs ou non juifs. J'ai bien compris votre réponse de la question 244, c'est la même chose me diriez vous.

Mais quand on sait qu'Hachèm lui même nous a demandé de ne pas travailler ni nous, ni l'esclave, ni l'étranger, ni même notre bœuf le Chabbate et que le Chabbate matin si le fils du serveur demande à son père: Papa où vas-tu? Il lui répondra: je vais travailler.

Cela me choque! On m'a répondu à cette question, c'est pour une Mitsva! Cela est permis! Je réponds que dans le désert, à la construction du Michkane, Hachèm venait de nous ordonner de ne pas travailler le Chabbate et il a dit que même pour la construction du Michkane (la plus belle des Mitsvote), il fallait s'arrêter de travailler à l'approche de Chabbate.

Je vous dis cela, pas par esprit de contradiction, ni polémique mais simplement pour ôter la gène que je ressens quand je vois un serveur servir Chabbate, alors que par ordre divin il ne doit pas travailler.
Merci par avance pour votre réponse et merci pour les autres réponses que je trouve dans votre site.

Rav Aharon Bieler
Vous citez deux sources intéressantes desquelles on apprend l'interdit de travailler et de faire travailler Chabbate.
Il est toutefois indispensable de définir précisément la notion de travail par rapport au Chabbate.

Il existe 39 travaux types (Avote Mélakha) qui sont interdits le Chabbate par la Tora et que nous déduisons d'ailleurs des travaux qui ont servi à la construction du Michkane (sanctuaire) dans le désert.
De ces 39 travaux découlent un certain nombre de travaux dérivés (Toldote) qui restent interdits d'ordre Toranique.
A ceci s'ajoutent les interdits d'ordre rabbinique tels que "Mouktsé" (interdiction de déplacer certains objets), "Amira Légoy" (interdiction de demander à un non juif d'effectuer un travail qui serait interdit pour le juif lui-même), etc.

Par contre, il existe un certain nombre d'acte que l'on a l'habitude de qualifier de « travail » dans le langage courant mais qui sont totalement permis pendant le Chabbate aussi bien par la Tora que par les Rabbanim.
Ainsi il est tout a fait autorisé de dresser ou débarrasser une table ainsi que la déplacer, servir des plats, garder des enfants comme il apparaît dans la question 244 Payer pour faire garder ses enfants le Chabbate, que vous avez cité, etc.

Actions que nous faisons d'ailleurs chez nous le Chabbate sans nous poser le moindre problème.

La chose devient plus délicate et prend encore plus le sens de "travail" dans le langage courant lorsque nous recevons un salaire pour les actes cités précédemment.
Nos Sages ont en effet interdit de tirer profit du Chabbate dans certaines conditions. Ils ont toutefois permis lorsque la rétribution d'un travail permis le Chabbate est "englobé" dans le salaire de la semaine (Béhavla'a).



Il est essentiel de bien faire la distinction entre ce que la Tora qualifie de « Travail » et ce que nous appelons usuellement « Travail ». Un même mot pour deux concepts différents.

Il apparaît donc qu'un traiteur a tout à fait le droit d'organiser une réception le Chabbate si celle-ci est dans le but d'accompagner une Mitsva.

Bien entendu, il lui sera interdit d'accomplir dans le cadre de son service tout travail interdit par la Tora ou les 'Hakhamim. Tels que cuire, allumer le feu, porter dans le domaine public, etc.
Le traiteur aura donc l'obligation de faire les préparations qui s'imposent avant Chabbate.

Il devra également être rétribué globalement pour l'ensemble de sa prestation qui a déjà commencé le vendredi avant le Chabbate.

Kol Touv