Payer pour le Kaddich et l'étude de la Tora

Bonsoir,

Je suis actuellement en deuil de ma maman décédée le 11 tichri de cette année.

Merci de répondre à cette question.
Mon père et mes 2 frères font le kaddich le plus règuliérement possible. Est-il permis selon la halakha que je paie une personne pour qu'elle puisse lire le kadish tous les jours ?
Dans le même ordre d'idée, puis-je payer une personne pour qu'elle étudie la thora tous les jours en sa mémoire ? Le fait de payer une personne est -il considéré autant que de le faire soi-même ?

Merci d'avance.



Rav Aharon Bieler
Dans le cas ou, un ou plusieurs fils, ne peuvent pas dire le Kaddich régulièrement (par exemple pour cause de maladie ou de voyage dans un lieu ou il n’y a pas de Minyane), il est important de louer les services d’une autre personne qui dira le Kaddich à sa place selon le principe de « Chlou’ho Chèl Adam Kémoto ». C'est-à-dire que le délégué d’un homme est considéré comme lui même (pour l’acquitter de la Mitsva)(1).

Il est préférable de le payer pour cette mission plutôt qu’il ne le fasse gratuitement. En effet, le fait de toucher un salaire aura pour résultat de le responsabiliser et il ne le fera que plus sérieusement (2).

Par ailleurs les Ba’alé Moussar (les maîtres de la Morale) ont écrit que dans l’esprit humain, le fait qu’une Mitsva soit gratuite, a pour effet de la dévaloriser.

Le Ben Ich Haï écrit à ce sujet qu’il est bon, la personne qui récite le Kaddich, dise avant le dernier Kaddich : « que se soit pour le bénéfice de l’âme de un tel ».

De la même manière, une personne qui, pour quelques raisons que se soit, ne serait pas en mesure d’étudier la Tora de façon régulière, peut prendre en charge, à temps plein ou à temps partiel, une autre personne qui étudiera pour l ‘élévation de l’âme d’un défunt.
Ce sera un très grand mérite pour le Défunt.

Il est rapporté dans le livre « ‘Haïm va’héssèd » (page 155): Nos sages n’ont décrété de dire le Kaddich qu’à cause des ignorants, mais le fait d’étudier la Tora, aura sept fois plus d’effet sur l’élévation de l’âme. En particulier, si le fils fait des « ‘Hidouchim » (interprétation originale des textes) dans la Tora, l’honneur dont bénéficiera son père, dans l’assemblée d’en haut (Yéchiva chel ma’ala), sera incommensurable (3) .

Il est question, ici, d’un fils qui étudie lui même pour son père. Le bénéfice qui en découlera pour son père sera supérieur à celui qu’il aurait eu si le fils avait rétribué quelqu’un pour étudier à sa place.
Cela découle du principe Général de « Mitsva bo yotèr mibéchlou’ho » : il est préférable de réaliser la Mitsva soi même , plutôt que par un intermédiaire (4).
Par ailleurs nos sages ont écrit : « Béra Mézaké Aba » ce qui veut dire : le fils (par ses actes) donne du mérite à son père (5). VOIR QUESTION 68

Etudier soit même est préférable, mais Soutenir quelqu’un qui étudiera pour l’élévation de l’âme reste une très grande Mitsva (surtout si cette personne est dans le besoin, on y ajoute la Mitsva de Tsédaka), et sera d’un grand profit pour le défunt.
1) Voir Biour Halakha « kountrass maamaré kaddichim » dans Ora’h ‘Haïm 132.
2) Maguène Avraham Yoré Dé’a chap. 376 alinéa 86
3) Midrach Rout ; voir aussi le Ridbaz , à la fin du livre (note 1)
4) Guémara Kidouchine (41a) ; Maguène Avraham Ora’h ‘Haïm Chap. 453 alinéa 12
5) Guémara Sanhédrine (104a) ; Zohar en plusieurs endroits dont Parachate A’haré Mote page 57a.