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Qu'il y ait ou non des raisons médicales, hygiéniques ou autres aux lois alimentaires juives est un point sur lequel toutes les autorités religieuses divergent.

Don Its'hak Abarbanel (1407-1537)
Plus encore, nos propres yeux voient que les personnes mangeant du porc ou des insectes... sont, à ce jour bien vivants et en bonne santé... Plus encore, il y a des animaux bien plus dangereux qui ne sont pas du tout mentionnés dans la liste des animaux interdits...
Tout ceci nous amène à conclure que les lois de D. ne viennent pas pour soigner les corps ou rechercher leur bien être matériel, mais pour rechercher la santé de l'âme et guérir les maladies."

Le verset: "Le seigneur nous a ordonné d'accomplir toutes ces lois (‘Houkim) pour notre bien, tout au long des jours, et pour nous maintenir en vie, comme aujourd'hui".
L'explication de Maïmonide ramenée par le Rav E. Munk est la suivante: "Il y a des gens à qui il répugne que soit fixé un motif pour aucune des lois divines; ils aiment mieux ne trouver aucun sens rationnel dans les commandements et les défenses.
Ce qui les porte à cela, c'est une certaine faiblesse qu'ils éprouvent dans leur âme, mais sur laquelle ils ne peuvent raisonner, et dont ils ne sauraient bien rendre compte.

Rav Eliyahou Munk
Si au contraire, une chose n'a aucun sens compréhensible et qu'elle ne dispense aucun avantage, elle émane de la Divinité, car la réflexion humaine ne conduirait pas à une pareille chose".
Ici on dit clairement , que même tous les statuts (ou règlements) se présenteront aux nations comme émanant d'une sagesse et d'une intelligence.

Mais à ce stade, une deuxième question demande, à notre sens, une réponse.
Si les lois alimentaires juives ont une telle bonne influence sur la structure physique, morale et spirituelle de l'homme, pourquoi ont-elles été limitées à la Tora et au peuple juif ?
D. n'est-il pas le Bienfaiteur de tous les hommes? Cette question mérite d'autant plus une réponse que la Tora donne et a toujours donné une image d'universalité aussi bien dans l'esprit que dans l'aspect extérieur.
La Bible n'est pas un livre tribal, elle est destinée à transmettre un véritable message à l'espèce humaine au sens large; d'autant plus qu'elle ne débute pas par l'histoire d'un juif mais d'un homme....
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Or, les lois alimentaires
sinaïtiques ont été données exclusivement à Israël, car la tâche particulière et difficile qui incombe alors à ce peuple en tant qu'instrument de D. dans l'histoire, rendait nécessaire de créer le caractère collectif du peuple voué à une tâche particulière, la formation de ce que l'on pourrait appeler l'Homo-Israëlis.
C'est le but
des lois alimentaires, d'apporter une contribution décisive à la structure physique mentale et spirituelle de ce type humain.
Il est certain
que ces lois ne favorisent pas le rapprochement entre juifs et non juifs.
Mais le désir naturel de conformité doit-il l'emporter, dans ce cas, sur la volonté de conserver une identité juive véritable?
On ne doit pas confondre unité et uniformité.

Rav S. Raphaël Hirsch
Cette idée est exprimée par le Rav S.R. Hirsch dans ce qu'il appelle "la loi des espèces" (Béréchite 1,11). Chaque arbre, chaque plante, chaque brin d'herbe, a la liberté de pousser mais dans des limites précises dépendant de l'espèce et donc selon une forme prescrite.
Cette loi, implantée dans le monde organique de la nature, est également fondamentale pour la vie du juif: il lui est interdit de mélanger ces espèces végétales.
Ainsi D. a créé différentes espèces humaines, dont chacune a une tâche à accomplir dans le monde. Or, cette élection d'Israël n'est pas seulement un privilège, mais aussi une responsabilité vis à vis de l'humanité toute entière. Il n'y a donc pas contradiction entre le particularisme et l'universalisme de ces lois alimentaires.
Mais si celles-ci provoquent inimitiés ou hostilités, c'est un problème concernant les autres peuples et nullement un problème posé au juif, ce dernier ayant pour tâche première et unique de s'accomplir en tant que juif.
Pour en revenir aux problèmes liant alimentation et santé, nous avons demandé au Dr. Roger Amar de traiter de l'importance de l'alimentation actuelle dans l'apparition des maladies les plus fréquentes.

Manuscrit du Rambam
concernant un remède
Suivront ensuite ensuite les principes diététiques et alimentaires, tels que les préconisaient, au 11ième siècle, Maïmonide en se basant sur les écrits des sages du Talmud et sur son expérience médicale.
L'ordre adopté, volontairement contraire à la chronologie historique, est destiné à mettre en valeur les similitudes frappantes entre diététique moyenâgeuse et diététique actuelle.
Ce travail ne se veut absolument pas exhaustif; peut être éveillera-t-il votre curiosité et votre désir d'en savoir plus. Alors il aura atteint son but.
