![]() ![]() Sa ville natale fut un centre d’étude de la Tora pendant des siècles et il était issu d’une longue lignée d’érudits et de rabbins. Le nom de sa famille était Gins, mais il fut nommé du nom de son grand-père maternel, Rabbi ‘Akiba Eiger, qui fut le Rav de la fameuse communauté juive de Presbourg (cette ville, qui faisait alors partie de la Hongrie, fut rattachée en 1913 à la Tchécoslovaquie sous le nom de Bratislava). Rabbi ‘Akiba Eiger – le petit-fils – étudia à la Yéchiva que dirigeait son oncle, Rabbi Benyamine Wolf Eiger de Breslau. Il devint plus tard le recteur de la Yéchiva de Lissa en Pologne et d’autres Yéchivote, et acquis la réputation d’être un érudit exceptionnel. Après son mariage à la fille d’un notable juif fortuné, il fut choisi pour être le Rav de Markish Friedland en Prusse. ![]() Peinture représentant la ville de Posen vers 1800 Cependant, après de nombreuses pressions de la part de son beau-père et de sa propre famille, il accepta cette position à l’âge de trente ans et conserva cette charge pendant près d’un quart de siècle. C’est en 1815 qu’il fut sollicité pour devenir le Rav de la célèbre ville de Posen et devint, de fait, le grand rabbin de toute la province de Posen bien qu’il n’en eut pas officiellement le titre. On raconte de nombreuses histoires sur la grande modestie et l’humilité hors du commun de Rabbi ‘Akiba Eiger ; l’une d’entre elles est lié avec cette seconde nomination. |
![]() 'Hatam Sofèr Le ‘Hatam Sofer, pensant naturellement que tous ces honneurs étaient destinés à son illustre beau-père qui allait rentrer dans sa nouvelle fonction, descendit de la calèche et marcha à ses côtés pour se joindre à la foule qui rendait hommage à son nouveau Rav. Quelques minutes plus tard, son regard se porta vers l’autre flanc de la calèche et quelle ne fut pas sa surprise de voir son beau-père marcher lui aussi à côté de la calèche, persuadé qu’il était que la manifestation d’honneur ne s’adressait pas à lui mais à son célèbre gendre. La grandeur d’âme de Rabbi ‘Akiba Eiger et sa totale dévotion à sa communauté sont illustrées par l’anecdote suivante : en 1831, une terrible épidémie de choléra ravagea les pays du centre et de l’est de l’Europe. La ville de Posen fut, elle aussi, frappée par ce fléau mortel et des quartiers entiers de la ville furent mis en quarantaine et interdits d’accès. Au mépris du danger, Rabbi ‘Akiba se rendit dans les quartiers contaminés pour assister les malades. Le roi Frédéric III de Prusse eut vent de cet héroïsme et récompensa Rabbi ‘Akiba Eiger par l’octroi d’une médaille honorifique. |
![]() Ses Responsa (Téchouvote), qui furent partiellement publiées de son vivant, sont hautement considérées, encore aujourd’hui. Rabbi ‘Akiba Eiger écrivit beaucoup, principalement sur le Talmud dont il analysait et expliquait les problèmes les plus complexes selon sa propre méthode (‘Hidouchim). Ses brèves remarques et annotations figurent dans toutes les éditions standards du Talmud et son œuvre est ardemment étudiée par la plupart des étudiants talmudiques qui apprécient la clarté avec laquelle il élucide et simplifie les passages les plus obscurs. ![]() Immeuble dans lequel se trouvait l'appartement de Ra bbi 'Akiva Eiger à Posen Il œuvra en permanence pour consolider et protéger les traditions et les institutions du Judaïsme orthodoxe, un combat qui fut partagé et poursuivit inlassablement par son gendre, le ‘Hatam Sofèr. Son œuvre fut poursuivie par ses nombreux disciples, parmi lesquels les plus célèbres furent Rabbi Tsvi Hirsch Kafischer et Rabbi Israël Lipschitz de Dantzig, l’auteur du Tiféreth Israël, le célèbre commentaire de la Michna. Rabbi ‘Akiba Eiger quitta ce monde à l’âge de 77 ans et sur sa stèle funéraire on peut lire cette épitaphe : Il fut le serviteur des serviteurs de D.ieu. ![]() Tombeau de Rabbi 'Akiva Eiger |