Journée de la femme 2025 : pourquoi les femmes apparaissent elles si peu dans la Bible ?


À l'occasion de la Journée de la femme, le samedi 8 mars 2025 : Pourquoi les femmes apparaissent elles si peu dans la Bible ?

Parmi les centaines de récits bibliques, on trouve relativement peu de femmes par rapport aux hommes. En général, le nom d’une femme n’est mentionné que lorsqu’elle joue un rôle déterminant dans un événement. C’est précisément là que réside le secret des femmes qui ont posé les bases de l’histoire juive. Mais la Bible exclut elle réellement les femmes ? Jugez en par vous-même.

Le Tanakh (Bible), qui s'étend sur environ 3 500 ans et contient les récits fondateurs du judaïsme, présente un phénomène intéressant : la présence limitée des figures féminines par rapport au nombre écrasant de figures masculines. Du premier homme, Adam, jusqu'au prophète Malachie, le récit biblique est principalement dominé par les hommes. Parmi la multitude des prophètes qui ont existé dans le peuple d’Israël au fil des générations, seulement sept étaient des femmes.

On pourrait expliquer cela en affirmant que la Bible reflète son époque, une période où les femmes ne jouaient pas un rôle significatif dans l’évolution du monde. Mais cette explication semble en contradiction avec le caractère éternel de la Torah, censée être pertinente pour toutes les générations, y compris la nôtre, marquée par le féminisme. Comment se fait-il alors qu’un texte toujours d’actualité ne donne pas plus de place aux femmes dans ses écrits sacrés ?

Une analyse plus approfondie révèle une réalité plus complexe : malgré leur rareté, les femmes mentionnées dans la Bible sont des figures exceptionnelles. En général, une femme n’est mentionnée que lorsqu’elle constitue une force motrice essentielle dans l’intrigue. Ce sont des pionnières, initiatrices de changements radicaux et au premier plan des événements qui ont façonné l’histoire juive. Elles dépassent les conventions sociales de leur époque, et à leur sujet, il est dit : « בזכות נשים צדקניות נגאלו ישראל ממצרים - C’est grâce aux mérites des femmes vertueuses qu’Israël a été sauvé. » (Yalkut Shimoni, Psaumes, chapitre 68, verset 57-25)

La question du statut des femmes existe dans le judaïsme bien avant l’ère du féminisme. Contrairement aux conceptions modernes qui critiquent le judaïsme en l’accusant de minimiser la place des femmes, le Tanakh leur attribue un statut honorifique. D’ailleurs, les femmes aiment rappeler à leurs maris le commandement divin adressé à Abraham : « כל אשר תאמר אליך שרה שמע בקלה - Tout ce que te dira Sarah, écoute sa voix. » (Béréchit 21:12)

Au fil des générations, à mesure que le monde évoluait, l’étude des figures féminines de la Bible s’est approfondie. Le Baal Shem Tov s’est penché sur cette question vers le XVIIIe siècle, époque où le terme féminisme est apparu pour la première fois dans une revue du philosophe français Charles Fourier. En ce sens, le Hassidisme apporte également une réponse à la question de la signification d’être un homme ou une femme.

Selon le Baal Shem Tov, il existe une différence essentielle et intrinsèque entre les hommes et les femmes, et cette distinction joue un rôle clé dans la réparation du monde. D’après certains grands sages d’Israël, la réparation dans les générations récentes est plus féminine, et avec le temps, le judaïsme accorde davantage de place au travail émotionnel et spirituel.

Une observation plus approfondie des récits bibliques sur les femmes, qui, comme nous l’avons vu, dépeignent chacune une figure puissante, offre une nouvelle perspective. Il est possible que la rareté des récits féminins ait pour but de nous inciter à nous plonger profondément dans les quelques histoires existantes et à en tirer le maximum d’enseignements.

De ‘Hava (Ève), nous apprenons la capacité de réparer, de Sarah, l’art d’initier des transformations et d’influencer les événements. Des sages-femmes en Égypte, nous apprenons le courage de préserver la tradition, même face à un tyran tel que Pharaon. Des filles de Tsélofhad, l’amour de la terre d’Israël, et de ‘Hanna, la prière et l’espérance. Et ceci n’est qu’un aperçu.

La prochaine fois que vous lirez un récit biblique sur une femme, prenez le temps d’analyser en profondeur les versets, de vous interroger sur ces figures puissantes et de chercher les réponses qui, sans aucun doute, sauront vous captiver.

Source : now14