Shuli Ratzon, artiste de Judaïca de renommée internationale, expose ses œuvres en Israël et à travers le monde. Son travail, alliant tradition juive et esthétique raffinée, fait d'elle une figure incontournable dans le domaine.
Après avoir créé des dizaines d'objets de judaïca rares, tels que des rouleaux du Cantique des Cantiques, le Livre des Maximes des Pères et des Rouleaux d'Esther, elle dévoile aujourd'hui l'un de ses projets les plus ambitieux et novateurs : un Rouleau d'Esther puissant et révolutionnaire qui ne laisse personne indifférent.
Cette Méguilate esther, baptisée « Le Rouleau du Moyen Âge », est une pièce de collection à part entière dans le domaine de la judaïca. Il a été illustré avec une précision minutieuse pendant six mois, en utilisant la technique de la peinture acrylique et un design combinant le style Art nouveau avec des aplats de couleurs et des éléments décoratifs inspirés des manuscrits médiévaux, ce qui lui a valu son nom. Son design novateur et son exécution parfaite témoignent du talent exceptionnel de cet artiste originaire de Jérusalem.
Une vocation artistique née dès l'enfance
Depuis son plus jeune âge, l'art a été pour elle une nécessité vitale, une véritable « obsession », comme elle le dit elle-même. Convaincue qu'elle deviendrait peintre, elle explorera divers domaines artistiques avant de trouver sa voie. Elle s'initie au graphisme, au dessin académique, à l'ornementation et à la dorure, tout en cherchant le domaine qui exprimerait pleinement sa créativité.
Elle commence par illustrer des portraits, souvent chargés d'émotion, comme ceux de soldats tombés ou de victimes d'attentats. Malgré ses compétences, elle ressent un manque, un besoin de sens plus profond dans son travail.
La découverte de la Judaïca
Son entrée dans l'univers de la Judaïca se fait presque par hasard, lorsqu'elle crée une Kétouba (acte de mariage illustré) pour son propre mariage. Encouragée par l'enthousiasme de son entourage, elle tente d'en faire une profession et rejoint un atelier spécialisé, où elle découvre la richesse et la complexité de cet art.
Pendant trois ans, elle perfectionne sa technique en travaillant sur des œuvres d'envergure. Cette expérience renforce son goût du détail et son exigence artistique. Finalement, elle décide de se lancer en indépendante, avec pour première commande une gigantesque Méguila d'Esther, mesurant 5 mètres de long et nécessitant trois ans de travail méticuleux.
Un style unique et une approche exigeante
Le style de Shuli Ratzon se distingue par une alliance entre l'Art nouveau et l'esthétique des manuscrits médiévaux. Elle utilise des couleurs profondes – bleu, rouge et or – et intègre parfois de véritables feuilles d'or, conférant à ses œuvres une dimension précieuse et intemporelle.
Inspirée par la Renaissance mais aussi par son monde intérieur, elle cherche à relier l'art et la spiritualité. Son objectif ? Offrir une nouvelle vision de la Judaïca, où la beauté extérieure reflète une profondeur spirituelle et symbolique.
Entre création et vie de famille
Mère de six enfants, Shuli jongle entre sa passion et sa vie familiale. Consciente du besoin de concentration qui nécessite son travail, elle s'est aménagée un atelier à quelques rues de chez elle, où elle s'immerge dans la création sans distraction. Le silence est essentiel à son processus, bien qu'elle admette que l'inspiration peut surgir à tout moment, y compris lorsqu'elle cuisine ou s'occupe de ses enfants. Dans ces moments-là, elle s'empresse de noter ses idées avant qu'elles ne s'évanouissent.
Une reconnaissance internationale
Ses œuvres, admirées pour leur finesse et leur profondeur, reçoivent un accueil enthousiaste tant des amateurs d'art que des collectionneurs de Judaïca. Une anecdote illustre cet engouement : lorsqu'un grand marchand de Judaïca découvre l'une de ses Méguilot d'Esther, il s'exclame, émerveillé : « אין עליה ! » (« Elle est incomparable ! »), un surnom que l'œuvre conserve depuis.