C'est ce texte que notre Maître Moïse a transcrit sur parchemin. Tout en recopiant ce que la vision divine lui a fait voir, Moïse a entendu de ses oreilles, prononcé par la Voix Divine, tout ce qu'il a rédigé par écrit. Il a su ainsi l'orthographe (Kétiv) de chaque mot de la Tora, mais aussi la manière de prononcer (Kéri) chacun de ceux-ci. Ce Séfèr Tora que Moïse a transcrit sur parchemin est celui dont il est question Deut. 31, 25 : « Moïse donna cet ordre aux lévites porteurs de l'arche de l'Alliance du Seigneur; prenez ce livre de la Loi et déposez-le sur le côté de l’Arche de l'Alliance de l'Éternel votre Dieu et il restera là comme témoin! De ces documents précieux remis par Moïse notre Maître aux chefs des tribus, on devait faire des copies innombrables au cours des générations, copies rédigées par des scribes instruits et consciencieux afin d'éviter, Dieu nous en garde, que des erreurs et des omissions se produisent au cours des siècles et des millénaires. |
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Selon les uns, la Tora a été écrite Méguila après Méguila au cours des années qui s'écoulent depuis Matane Tora jusqu'à la mort de Moïse. Ces différents rouleaux furent ensuite ajoutés les uns aux autres à la fin du la 40e année de la sortie d'Égypte pour en faire la Tora complète, dont il est question Deut. 31, 25. A cette conception s'oppose une autre, qui dit que toute la Tora, depuis Béréchite jusqu'à la fin du Deutéronome, fut rédigée en une fois par Moïse, la veille de sa mort. Selon Rabbi Yéhouda, ce serait Josué qui les aurait ajoutés au texte. A quoi Rabbi Chim’one réplique: est-il possible d'imaginer que Moïse notre Maître ait confié à la postérité un Séfèr Tora où il manquait ne fût-ce qu'un mot, qu'une lettre? Or c'est Moïse lui-même qui ordonna aux Lévites: « prenez ce livre de la Tora ... » (Deut. 31, 26), ce livre, sans aucune omission, aucun oubli! Il faut donc expliquer ainsi: jusqu'au verset 4 du dernier chapitre, le Saint béni soit-Il dicte, et Moïse transcrit, mot pour mot. A partir du verset 5, c'est encore le Saint béni soit-Il qui dicte, et Moïse écrit, inondé de larmes! (Selon l'explication du Gaon de Vilna, il faut lire dans ce passage de Baba Batra Bé Dimouâ et non Bédèmâ: l'expression dimoua' est employée dans le Talmud pour désigner un mélange de Térouma et de 'Houline. Explication: selon le Gaone, Moïse a transcrit les 8 derniers versets sans que les mots soient séparés les uns des autres: il est donc possible de dire dans ces conditions que Moïse n'aurait pas annoncé sa mort). |
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Car la Tora a existé avant la création du monde! Le Midrach dit à ce propos: « elle était écrite devant Lui en lettres de feu noir sur feu blanc» ! Et dans ces lettres de feu étaient contenus tous les mystères de la Création future, les mystères de la « Merkava» et autres sujets qui échappent à notre intelligence! A ces lettres de feu sont associés de nombreux aspects, de nombreuses combinaisons ... Les sujets divers traités dans la Tora et dont nous connaissons le sens simple le Pchate: la création du monde, les premières générations humaines, le Déluge, l'histoire des Patriarches, le séjour des Israélites en Égypte, leur délivrance, Matane Tora, la traversée du désert etc. ; tout cela ne constitue qu'un des nombreux aspects de la Tora! Pourtant ce n'est pas Moïse qui a rédigé cette Tora transcrite par une main humaine, il n'a été que le scribe qui copie un document très antique! Les mots, les phrases qu'il écrit n'ont pas seulement de rapport avec celui qui les transcrit, avec le monde dans lequel il a vécu; mais ils font allusion à d'autres mondes, du passé et du futur! Même le livre de Dévarim, dans lequel notre Maître Moïse parle souvent à la première personne, par exemple (3, 24) « J'ai demandé à l'Éternel une grâce en ce temps »; ou (verset 2») l'Éternel me dit: assez! Ne m'en parle plus » ! Ou encore, parlant de lui et du peuple (3, 1): Tournant ensuite, nous sommes montés ... »; tous ces passages obéissent en fait à la même règle: Moïse est simplement le scribe qui rédige ce que Dieu lui a dicté; et c'est pourquoi, au début du 5ième Livre, il est dit: « Voici les paroles que Moïse adressa à tout Israël » (à la troisième personne). Notre Maître Moïse, qui dans le 1er Livre et au début du second transcrit la généalogie des patriarches, puis des descendants des tribus, y compris celle de sa propre famille, s'exprime toujours de façon impersonnelle, à la troisième personne. C'est pourquoi son nom n'est pas mentionné jusqu'après sa naissance (Ex. 2, 10). Comme dans les autres livres, Moïse ne fait que répéter ce qu'il a entendu du Saint béni soit-Il! Et si la Tora est rédigée à la troisième personne, c'est qu'elle est plus ancienne que celui qui nous parle, c'est qu'elle a, selon la parole du Midrach, précédé la Création du Monde, et à plus forte raison, la naissance de Moïse! Et Moïse lui-même l'a transcrite comme un scribe reproduit un document très ancien! Il est donc évident et clair pour nous que toute la Tora, depuis « Béréchite» jusqu'à léeinè Kol Israël est parvenue aux oreilles de Moïse de la bouche du Saint béni soit-Il ! |