Tou Béav, pour trouver son conjoint


Tou BéAv, le 15 du mois d’Av est certainement un des jours le plus mystérieux du calendrier juif. Le Choul’hane ‘Aroukh (le Code de loi juive) n’indique aucune observance ou coutume liée à ce jour autre que l’omission des Ta’hanounim (confession des fautes).

De même, comme c’est la règle générale, on ne dira pas les Ta’hanounim la veille à Min’ha (l'office de l'après-midi), et un marié ne jeûne pas si le jour de son mariage tombe le 15 Av.

Si une personne est enterrée ce jour-là, on ne prononce pas de Hèspédim (éloge funèbre).

Le Choul’hane ‘Aroukh indique qu’à partir de cette date, il convient d’intensifier son étude de la Tora puisque c’est la période où les nuits commencent à s’allonger et « la nuit fut créée pour l’étude ». Il est même précisé qu’à partir de ce jour-là, celui qui augmente son étude, augmente la durée de sa vie et inversement.

Par contre le Talmud (traité Ta’anite, Michna Ta’anite 4:8 et Rachi ad loc) enseigne que Tou BéAv était un jour particulièrement joyeux avant la destruction des Temples, le comparant même à Yom Kippour.

Rabbane Chim’one Ben Gamliél dit : « Lo Hayou Yamim Tovim Léisraèl kéTou Béav Véyom Kippour » (« il n'y a pas eu de fêtes plus joyeuses en Israël que celle du 15 Av et de Yom Kippour »).

La joie particulière qui marquait ce jour est motivée par plusieurs événements :
1. Ce jour-là les mariages entre les tribus d'Israël furent autorisés pendant une génération (cf Bamidbar 36, 6...).
2. Il fut autorisé à la tribu de Binyamine de se marier parmi tout le peuple et de réintégrer la communauté (Juges 21, 18...).

3. Hachém recommença à parler à Moché quand tous ceux qui devaient périr dans le désert avaient disparu.
4. Les barrages établis par Yérobo’am pour empêcher de monter à Jérusalem, furent supprimés (I Rois 12, 29, II Rois 18, 4).
5. L'autorisation fut accordée d'ensevelir les corps des victimes lors de la prise de Bétar. Et on institua alors la bénédiction "hattov véhammétiv" (hattov le bon, parce que les corps ne s'étaient pas décomposés, hammétiv parce qu'ils furent enterrés).
6. On arrêtait d'accomplir la besogne lourde et difficile de couper du bois pour l'autel, car le soleil commençait à briller moins et le bois n'était plus assez sec.
7. A partir de ce jour-là, celui qui augmente son étude, augmente la durée de sa vie (et inversement).
8. La joie était immense dans tout Erèts Israël car c'était un jour très attendu. On y organisait des rencontres pour tous ceux qui n'étaient pas mariés:


« Les filles de Jérusalem s’en allaient danser dans les vignobles » et « tout celui qui n’avait pas de femme allait là-bas » pour y trouver une fiancée.
Toutes celles qui n'étaient pas mariées se vêtissaient de blanc. Elles ne portaient que des vêtements qui avaient été trempés dans le Mikvé.
De plus, les robes étaient échangées afin de créer un sentiment d’égalité entre les jeunes filles et surtout de ne pas humilier les pauvres.


Cette journée reste d’ailleurs habituellement une date que de nombreux couples choisissent pour célébrer leur mariage.