Le sel peut-il s’altérer ? La philosophie des Grecs et la Tora


Les sages d'Athènes posèrent une énigme à Rabbi Yéhochoua’ Bèn ‘Hananiya : Quand le sel se décompose, comment le conservez vous ?

Rabbi Yéhochoua’ répondit : Avec du placenta de mule.

Les Athéniens furent déconcertés.
Le résultat du croisement d'un âne et d'une jument, le mulet , malgré toutes ses qualités est une nouvelle créature de la nature: stérile.
La mule étant stérile, elle n'a donc pas de placenta !


L'énigme et la solution représentent un conflit d'idéologies.


Les Sages d'Athènes défiaient Rabbi Yéhochoua’ d'accepter la réalité!
"La Tora, le sel qui a conservé le peuple Juif à travers son histoire mouvementée, ne peut plus durer ! A l'ère de l'hellénisme, la Tora ne peut soutenir la comparaison !"

"Votre sel est en train de se décomposer"
clamaient-ils !

"Vous ne voulez certainement pas dire que vous nous suggérez de renoncer au Judaïsme.

Vos armées, vos exécutions, la famine et la peste n'ont pas réussi à nous rendre lâches. Le sophisme ne pourrait espérer gagner.

Manifestement, vous proposez que nous vivifions le Judaïsme avec une addition d'hellénisme ; que nous modernisions avec un vernis la vie selon la Tora, désuète à vos yeux".

Voyons comment cela se concrétise dans les lois de la nature.

Les mélanges sont souvent impressionnants. La fusion des chromosomes d'une jument et d'un âne, produit une nouvelle race d'animal - le mulet - avec de nombreux avantages apparemment supérieurs à ceux du cheval et à ceux de l'ânesse.


Le mulet: hybride d'une jument et d'un âne, le mulet est le plus souvent stérile (contrairement au bardot, issu du croisement d'une ânesse et d'un cheval).

Le mulet a donc une lacune biologique. C'est une créature nouvelle de la nature, stérile.
Il ne peut donner naissance à une seconde génération.


C'est un animal résistant, utilisé comme bête de somme partout dans le monde.

En vérité, nous pouvons moderniser la Tora par annulation et soustraction. Nous pouvons souligner les grandes vérités du Judaïsme et rejeter les détails minutieux de la Halakha qui entourent chaque moment de notre vie - jour et nuit. Nous pouvons même nous attendre à des succès notables. Les synagogues verront augmenter le nombre de leurs fidèles. Il y aura davantage d'enfants dans les écoles religieuses.
Il pourra même y avoir une renaissance de la pratique dans certains aspects du Chabbate et des jours de fête.


Mais si nous faisions des changements en mêlant la doctrine et la pratique de la Tora, d’origine divine (donc parfaite et éternelle), avec les concepts et les pratiques d'autres systèmes éthiques, fruits de l’intellect humain (donc fragile et temporel), nous aurions fabriqué philosophiquement et théologiquement un mulet.

Le résultat en serait une génération stérile qui ne donnerait pas naissance à une autre génération de Juifs chérissant la Tora.


Le sel s'altèrerait-il jamais? La Tora, les paroles de l'Éternel deviendraient-elles jamais caduques ? Notre tradition peut en réalité rester sans changement dans un monde toujours en mouvement, non parce qu'elle a vieilli, mais parce qu'elle n'a pas besoin de modification.

Les lois de la Tora peuvent apparaître quelque peu gênantes, dans le détail. Bien des personnes apprécient les concepts éthiques fondamentaux sur lesquels ces lois s'appuient, mais butent devant les détails rigides de la vie quotidienne.


Gardez en mémoire que notre Tora est d’origine divine donc parfaite et immuable.
Elle a été donnée pour l'éternité.

De grands principes peuvent élever une génération, pas davantage.
I
ls sont infertiles, concepts stériles, à moins d'être activés par la préoccupation spécifique juive du détail de la conduite morale.

Toute doctrine, se recommandant ou non du judaïsme, qui tendrait à moderniser, améliorer, actualiser le judaïsme ne serait qu’un leurre, une illusion d’êtres humains qui dénigrent leur créateur.