![]() La communauté juive d'Iran est l'une des plus anciennes de la diaspora puisque les juifs s'y sont installés (c'était le royaume de Perse) depuis le VIe siècle avant JC. ![]() Cyrus le Grand recevant une délégation d'Israélites Plus tard, Cyrus II, laissera les Juifs retourner à Jérusalem. Les Juifs d'Ispahan, de même que ceux de Médie, ont une tradition orale qui les rattache à l'exil de Babylone. L'empire iranien, créé par Cyrus II (dit Cyrus le Grand) dura plus de mille ans, puis succomba à la conquête arabe en 642 ap. JC. Selon le Livre d'Ezra, Shahin, le poète judéo-perse du XIVe siècle, réécrit en vers la Légende d' Esther et du roi Assuerus. De leur union serait né Cyrus le Grand. Cette légende sera reprise par Tabari. Se succédèrent les dynasties achéménide, séleucide, arsacide et sassanide. La Michna et la Guémara du Talmud de Babylone ont été rédigés principalement sous les Arsacides et les Sassanides. Ce Talmud nous fournit, tout comme le Talmud de Jérusalem mais moins abondamment, de nombreuses informations sur divers aspects de la vie des Juifs de Babylone. Les Arsacides furent assez tolérants envers les Juifs, comme envers les autres minorités. Mais, sous les Sassanides, les conditions furent plus dures, surtout sur le plan religieux. En effet, le zoroastrisme n'était pas particulièrement tolérant envers les autres religions. Ses prêtres persécutèrent les Juifs, comme d'ailleurs les autres minorités tels les chrétiens, les manichéens puis, plus tard, les mazdakistes (sévères décrets). Les Arsacides de Péroz Ier (459-484 ap. J.-C.), désigné dans les Écritures juives comme Péroz le Méchant, pratiquement la moitié des Juifs d'Ispahan et leurs enfants furent enlevés par les zoroastriens. Même Khosro II, qui s'était fait aider par les Juifs pour prendre Jérusalem en 614, les maltraita ensuite. ![]() Tombeau d'Esther et de Mordékhaï à Hamadan Il faut lire le livre de Daniel et celui d'Esther pour être transportés dans ce monde. Le monde de l'époque était centré sur des métropoles avec leur culture et leurs dieux (voyez Ezra 1, 3) mais sans une conception nationaliste comme aujourd'hui. Un empire pouvait alors être très composite. L'araméen était pratiqué dans toute la région comprenant des empires différents. Cela crée des affinités entre la culture juive et le trésor historique de ces peuples. ![]() Tombeau de Daniel à Suse L'Iran était le pays le plus peuplé de juifs orientaux ; ils étaient 95.000 en 1948, date de la fondation de l'Etat d'Israël. Après une première émigration partielle de 55.000 jusqu'en 1968, selon les statistiques de l'Agence juive et le retour en Iran de 3.000, il en restait encore 60.000 en 1968 et il en reste actuellement 25.000. L'Alliance Israélite Universelle et l'ORT (francophones) et le Joint (américain) ont profondément marqué cette communauté. Cela a entrainé aussi une grande assimilation, la diminution de l'encadrement religieux traditionnel et un développement des mariages mixtes. Les juifs iraniens avaient obtenus l'égalité des droits dans la Constitution de 1906 et l'opposition aux juifs n'était pas violente. Ils avaient le droit d'élire un député à l'assemblée nationale (Majlis) mais tout non-musulman-Chiite ne pouvait devenir ministre. Ils étaient peu présents dans les fonctions publiques. Depuis longtemps, l'Iran a une politique indépendante des pays arabes et de l'Occident face à la Palestine ou face à Israël. ![]() Synagogue à Téhéran en 1890 Dès le 11 mars 1949, l'Iran s'oppose aux pays arabes en reconnaissant Israël. En fait, ce n'est pas seulement l'originalité islamique de l'Iran qui l'amène à se différencier des pays arabes ni même le fait que les Iraniens ne sont pas arabes ; ce n'est pas seulement le fait que sa langue et sa culture ne sont pas arabes ; c'est le fait que l'Iran n'oublie pas que les Arabes ont été des envahisseurs en Iran, des destructeurs d'une culture millénaire, des dominateurs et qu'ils ont des prétentions précises sur les régions pétrolifères très riches du Khuzestan, de Shatt-el-Arab (jonction du Tigre et de l'Euphrate sur la côte) et du Golfe persique que les arabes nomment "le Golfe arabe". Dans les périodes de conflit les plus vifs entre l'Iran et Israël, il a été découvert maintes fois que l'Iran demandait des armes à Israël pour se protéger de ses menaçants voisins et les obtenait secrètement. Il y avait un intérêt commun pour combattre des ennemis respectifs. A la veille de la révolution de 1979, il y avait encore 100.000 juifs en Iran, ils sont aujourd'hui entre 15 000 et 20 000, vivant principalement dans les trois grandes villes iraniennes que sont Téhéran, Chiraz et Ispahan (ville construite et peuplée par des Juifs, comme celle de Naïn). ![]() Juifs Iraniens obligés de célebrer la révolution iranienne en 1979. |