![]() Certains la font coïncider avec le passage des armées romaines dans la région. Depuis sa création la communauté de Metz a été le siège de Rabbanim prestigieux et a été à la tête du judaïsme de l'Europe. |
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![]() Sépulture de Rabbénou Guérshom à Mayence Né à Metz en 960 il décède à Mayence en 1040. C'est le fondateur des études talmudiques en France et en Allemagne et le maître de nombreux Tossafistes (commentateurs du Talmud) dont Rabbi Ya’akov ben Yakar, qui fut le maître de Rachi. Il réunit un synode en l'an 1000 et de nombreuses décisions (Takanote) qui y furent prises sont encore valables de nos jours. Parmi elles il faut citer : • L'interdiction de la polygamie • la nécessité de l'accord des deux conjoints en cas de divorce • l'interdiction d'ouvrir du courrier qui ne nous est pas adressé • et enfin à une période où par suite des persécutions de l'Eglise certains Juifs se convertissaient, l'allègement du sort de ceux qui revenaient au judaïsme et l'interdiction de leur rappeler leur faute. ![]() Caveau de Rabbénou Tam et du Rachbam Il convient de citer parmi eux Rabbi Eli’ézèr de Metz fils de son frère Rabbi Makhir et l'auteur du Sefer Yéréïm qui fut également l'élève de Rabbénou Tam (petit fils de Rachi). Les principaux compagnons d'étude de Rabbi Eli’ézèr furent Rabbi David de Metz et Rabbi Yéhouda de Metz. Celui-ci fut le maître de Rabbi Meïr de Rothenbourg (qui fut à son tour le maître du Roch, un des plus grands commentateurs du Talmud du moyen âge). Mais les temps changent avec les croisades, les mesures contre les Juifs décidées aux différents conciles et enfin l'expulsion des Juifs de France sous Philippe le Bel qui influent sur le sort des Juifs lorrains. Bien que Metz ne fassent pas partie du royaume de France mais des Trois Evêchés en possession des Hasbourg, les Messins furent trop heureux de se débarrasser des Juifs. Cette partie de l'histoire des Juifs de Metz reste obscure. |
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![]() La Jurue : rue des juifs à Metz A partir de cette époque la nomination des Rabbanim est soumise à l'acceptation du gouverneur de la ville. Si jusqu'à la Révolution, Metz a eu les Rabbanim les plus prestigieux d'Europe, tous ont été en but à l'hostilité d'une partie de la communauté et souvent des syndics eux même, et leur tâche n'a pas été facile. Rabbi Its’hak Lévy Achkénazi est né en Allemagne et devient le premier Rav de cette communauté. En effet jusqu'au 19ème siècle, Metz fera toujours appel à des Rabbanim étrangers afin qu'ils ne soient pas influencés par des rapports familiaux avec des membres de la communauté. Son fils, le Rav Yossèf Lévy inaugure la synagogue en 1618. ![]() Prière de Kol Nidrei avec des soldats juifs à Metz en 1870 La nomination du Rav devant être confirmée par le gouverneur de la ville, le duc de la Valette accepte en 1624 le Rav Moché Cohen venant de Prague. En but aux attaques de certains membres de la communauté qui s'opposent à lui, il quitte son poste pour retourner à Prague où il décède en 1642. A partir de cette époque la ville de Metz est certainement la communauté la plus savante d'Europe. Elle nomme les Rabbanim les plus prestigieux et ceci jusqu'à la révolution. ![]() Ancienne Synagogue de Metz Grâce à la générosité d'un couple messin il put acquérir un grand immeuble pour en faire une école talmudique de renom. Il quitta Metz pour exercer à Nikolsbourg où il resta jusqu'à sa mort en 1718. Venant de Worms, le Rav Ya’akov Reischer arriva en 1719. Il était né lui aussi à Prague. Il était très affecté par la mort de son fils survenue un an plus tôt. Comme tous ses prédécesseurs il eu à affronter les conflits internes de la communauté, ce qui ne l'empêcha pas de laisser une œuvre littéraire importante entre autre le Chevoute Ya’akov ouvrage de responsa et le Min’hate Ya’akov. |
![]() Rav Yéhochoua’ Falk ![]() Rav Yonathan Eibeshutz |
![]() Rav Yonathan Eibeshutz Après son départ, la communauté nomma au poste le Rav Yonathan Eibeshutz avec qui il avait été en concurrence lors de sa nomination. Brillant esprit et grand talmudiste de renom, dés son arrivée à Metz il obtint de la communauté la restauration de la vieille synagogue. Mais son œuvre la plus importante est la rédaction d'un recueil des lois et coutumes juives destiné au Parlement pour l'aider dans la conduite de procès entre Juifs. Lassé des attaques contre lui il quitta Metz pour Altona où il mourut en 1761. Son successeur le Rav Samuel Helman venu de Manheim eut l'idée de faire ouvrir une imprimerie juive à Metz, la première de ce type en France. |
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![]() Schaagate Arye D'une grande piété et d'une parfaite honnêteté, il se heurte souvent à l'attitude trop autoritaire des syndics de la communauté. Sur l'insistance des membres de la communauté il accepte cependant de rester. La position des syndics est en effet délicate car la nomination du Schaagat Aryé avait été confirmée en 1766 par décret royal. Parmi ses dissensions avec les syndics, il faut signaler la querelle concernant les Hakdamote, hymne que l'on chante après le premier verset de la Tora à la fête de Chavou’ote. Le Rav refusait qu'on interrompe ainsi une lecture sacrée et cela contrairement aux usages de la communauté. Sa Yéchiva était l'une des plus fréquentée du royaume et forma de nombreux élèves. Pendant son rabbinat il eu l'honneur de recevoir le comte de Provence (futur Louis XVIII) à la synagogue. |
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![]() Les Juifs de Metz se sentent solidaires de la Révolution. Le Rav Oury Phebus Cohen premier rabbin né à Metz, se présente pour offrir ses services au pays et encourage des coreligionnaires à combattre pour la liberté. Après la victoire de Valmy il fait célébrer à la synagogue une cérémonie pour fêter la victoire de Thionville et se rend en grande pompe accompagné du conseil rabbinique et du conseil de la communauté au devant des vainqueurs. ![]() L'antique synagogue du quartier juif, Metz L'assesseur du grand rabbin, le Rav Yossèf Gugenheim, qui deviendra lui-même grand rabbin, est arrêté et ne doit qu'à la réaction de Thermidor de ne pas être guillotiné. En 1806, Napoléon convoque une assemblée de notables afin de savoir si les Juifs pouvaient s'adapter aux lois de la nation. Les représentants juifs ont à répondre aux questions les plus diverses et le font à la satisfaction de l'empereur. ![]() Rav Asher Lion fils du Chaagate Arié Napoléon voyant que l'assemblée de notables n'était guère efficace décida un peu plus tard la même année de réunir un "Sanhédrine" chargé de définir le statut des Juifs. C'est alors que fut créé le Consistoire Central qui entre autres fonctions, était chargé de la nomination des Rabbanim. A la mort du grand rabbin Charleville, le Rav Gugenheim alors âgé de 80 ans lui succède, mais il meurt quelques mois plus tard et est remplacé par le Rav Aron Worms. Elève du Chaagate Arye il avait été jusqu'à ce jour assesseur au tribunal rabbinique. Homme de grand savoir il avait été chargé de représenter Metz au Sanhédrine. ![]() Rav Nethanel Wittersheim Fils d'un homme qui par sa générosité était considéré comme le bienfaiteur de la communauté, c'était un homme du monde doté non seulement d'une vaste culture juive mais aussi d'une grande culture profane. C'est en 1827 que fut inaugurée à Metz l'école rabbinique sous la direction de Rav Lion Mayer Lambert qui devint grand rabbin de Metz en 1836 qui s'efforça de moderniser le judaïsme français et en particulier le judaïsme lorrain. L'école rabbinique de Metz fonctionna jusqu'en 1859 date à laquelle l'empereur Napoléon III ordonna son installation à Paris. |
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A sa mort en 1863
le Rav Binyamine Lipmann lui succéda. Né à Metz c'était un ancien élève de l'école rabbinique. Disciple d'Aharon Worms, il s'était donné pour tâche de résoudre les conflits pouvant apparaître entre membres de la communauté ou entre les administrations. Il eut aussi à cœur de moderniser l'hospice.
En 1870 lors de l'annexion de la Lorraine par l'Allemagne il opte pour la France et devient grand rabbin de Lille. Sa succession est assurée par un ancien professeur de l'école rabbinique le grand rabbin Louis Morhange de 1871 à1874. Ses successeurs le grand rabbin Isaac Bigart (1874-1885), le grand rabbin Isaac Weil (1885-1890) s'efforcèrent de maintenir le souvenir français dans l'âme de leurs ouailles, de maintenir les institutions créées par leur prédécesseurs comme l'hospice et l'école primaire, de fonder des sociétés caritatives. Ce dossier a été rédigé à partir d'un texte tiré du site: Jewisheritage |