Creuser, et creuser encore

Un homme vint une fois trouver Rav Kastel, un Talmid 'hakham (érudit en Torah) de renom qui vécut jusqu'à un âge fort avancé.
« Qu'adviendra-t-il de moi? se plaignit-il avec amertume. Je passe chaque année le jour de Kippour à la synagogue.
Tout au long de la sainte journée, je jeûne et je me répands en prières ... Mais ensuite, rien n'a changé! Tout redevient comme avant...

- Ne t'en fais pas, lui répondit Rav Kastel. Tu n'as pas tout à fait raison. Je vais te l'expliquer par un exemple.

« Lorsqu'on creuse une fosse, on en retire de nombreux seaux de terre ... Mais comme la terre est meuble, elle s'effrite et remplit à nouveau la fosse, petit à petit. Il faut donc creuser de nouveau, et ce n'est pas toujours suffisant: il faudra parfois creuser encore une troisième et une quatrième fois ...

Le travail, cependant, n'est pas chaque fois le même: c'est un dur labeur, la première fois, mais cela devient plus facile chaque fois, jusqu'à ce que, finalement, la terre cesse presque complètement de s'effriter.

Il en est de même pour le Juif: Chaque année à Kippour, il fouille sa terre, c'est à dire son être, pour l'amollir et en faire disparaître ce qui est superflu et qui le gêne pour s'élever.

Cette terre est meuble et elle envahit progressivement à nouveau le terrain.

Mais il devient, chaque fois, plus facile de creuser, et on finit par se rendre compte qu'on a vraiment progressé ... »

Extrait du "Maguid parle" Éditions Raphaël