Rav Chalom Eisen (1917-1988), qui fut membre du Beit Din de Jérusalem, était célèbre pour ses idées originales et pour ses décisions juridiques innovatrices.
Il siégea au Beit Din pendant près de cinquante ans, et répondit au cours de sa vie à des milliers de che'eloth (questions religieuses) - soumises au Beit Din ou posées par les gens qui venaient chez lui chercher ses conseils et sa sagesse.
Un vendredi soir, un jeune homme vint trouver Rav Chalom Eisen chez lui, dans le quartier de Mea Chearim à Jérusalem; il était visiblement bouleversé. Voyant cela, Rav Eisen le pria de s'asseoir et lui offrit une tasse de thé. Puis le Rav lui demanda de lui exposer son problème.
Apparemment, au cours de la séouda du vendredi soir, le jeune homme, nouvellement marié, avait aperçu dans sa soupe un os de poulet qui lui semblait halakhiquement douteux. La disposition de la fracture et la couleur bleue inhabituelle de l'os l'inquiétaient. L'os avait-il percé le poumon de l'animal avant la che'hita, rendant ainsi le poulet treife (impropre à la consommation), ainsi que tout ce qui avait été cuit en même temps? (cf Yoreh Deah 53 :2).
Pour aggraver encore les choses, la femme du jeune homme n'avait pas mis tout le poulet dans la soupe. Une partie de ce même poulet était en train de mijoter dans le tchoulent, qui devait être servi à la séouda de Chabbat, le lendemain matin.
Rav Eisen discuta de la che'elah avec le jeune homme pendant plusieurs minutes, puis le sage et l'élève se mirent à "parler études". Le Rav fut très impressionné par l'érudition du jeune homme dans les diverses souggiot (sujets de Torah) et lui fit part d'un 'hidouch (idée originale de Torah) qu'il avait récemment conçu.
Au bout d'une demi-heure, chacun commençait à admirer l'autre, et Rav Eisen proposa finalement: "Je serais très heu¬reux que vous et votre femme vous joigniez à nous demain matin pour la séouda après la prière."
Le jeune homme fut surpris par l'invitation impromptue, mais répondit qu'il était honoré d'accepter. Il était sur le point de partir quand il demanda au Rav: "Et à propos de la che'elah dont nous avons parlé tout à l'heure? La soupe est-elle cacher ou pas? "
"Oh, pour cela," fit Rav Eisen en souriant chaleureusement. "Vous n'avez pas à vous en faire. La soupe et le tchoulent sont impropres à la consommation, mais ce n'est plus un problème puisque vous déjeunez avec nous demain de toute façon. C'est bien ce que nous avons convenu, n'est-ce pas?"
Le jeune homme sourit en comprenant la finesse du Rav. Il avait fait en sorte que le jeune homme et sa femme soient invités à déjeuner avant de lui annoncer que leur nourriture était interdite.
Le Rav avait fourni la "réphouah kodem lamakah" : le remède avant le mal (cf Megillah 13b), et avait guéri son patient.
Il siégea au Beit Din pendant près de cinquante ans, et répondit au cours de sa vie à des milliers de che'eloth (questions religieuses) - soumises au Beit Din ou posées par les gens qui venaient chez lui chercher ses conseils et sa sagesse.
Un vendredi soir, un jeune homme vint trouver Rav Chalom Eisen chez lui, dans le quartier de Mea Chearim à Jérusalem; il était visiblement bouleversé. Voyant cela, Rav Eisen le pria de s'asseoir et lui offrit une tasse de thé. Puis le Rav lui demanda de lui exposer son problème.
Apparemment, au cours de la séouda du vendredi soir, le jeune homme, nouvellement marié, avait aperçu dans sa soupe un os de poulet qui lui semblait halakhiquement douteux. La disposition de la fracture et la couleur bleue inhabituelle de l'os l'inquiétaient. L'os avait-il percé le poumon de l'animal avant la che'hita, rendant ainsi le poulet treife (impropre à la consommation), ainsi que tout ce qui avait été cuit en même temps? (cf Yoreh Deah 53 :2).
Pour aggraver encore les choses, la femme du jeune homme n'avait pas mis tout le poulet dans la soupe. Une partie de ce même poulet était en train de mijoter dans le tchoulent, qui devait être servi à la séouda de Chabbat, le lendemain matin.
Rav Eisen discuta de la che'elah avec le jeune homme pendant plusieurs minutes, puis le sage et l'élève se mirent à "parler études". Le Rav fut très impressionné par l'érudition du jeune homme dans les diverses souggiot (sujets de Torah) et lui fit part d'un 'hidouch (idée originale de Torah) qu'il avait récemment conçu.
Au bout d'une demi-heure, chacun commençait à admirer l'autre, et Rav Eisen proposa finalement: "Je serais très heu¬reux que vous et votre femme vous joigniez à nous demain matin pour la séouda après la prière."
Le jeune homme fut surpris par l'invitation impromptue, mais répondit qu'il était honoré d'accepter. Il était sur le point de partir quand il demanda au Rav: "Et à propos de la che'elah dont nous avons parlé tout à l'heure? La soupe est-elle cacher ou pas? "
"Oh, pour cela," fit Rav Eisen en souriant chaleureusement. "Vous n'avez pas à vous en faire. La soupe et le tchoulent sont impropres à la consommation, mais ce n'est plus un problème puisque vous déjeunez avec nous demain de toute façon. C'est bien ce que nous avons convenu, n'est-ce pas?"
Le jeune homme sourit en comprenant la finesse du Rav. Il avait fait en sorte que le jeune homme et sa femme soient invités à déjeuner avant de lui annoncer que leur nourriture était interdite.
Le Rav avait fourni la "réphouah kodem lamakah" : le remède avant le mal (cf Megillah 13b), et avait guéri son patient.