L'un des fidèles du Ari, à Tsfat, était un homme très riche, et il possédait deux manufactures. Dans la première, il ne faisait travailler que des hommes, et il n'employait que des femmes dans la seconde, de façon à éviter toute promiscuité, si grande était sa piété et son désir d'accomplir les Mitsvote à la perfection.
« Je vois que tu as commis une faute! lui déclara pourtant le Ari, un jour qu'il pénétrait chez lui. Tu es coupable d'un vol... »
Le riche, abasourdi, répliqua qu'il n'en avait pas connaissance, et qu'il s'efforçait de régler toujours toutes ses dettes et de payer à ses employés scrupuleusement tout ce qu'il leur devait.
Mais il n'était pas homme à négliger un soupçon du Ari et il voulut en avoir le cœur net. Il se rendit donc immédiatement à ses manufactures et, après avoir rassemblé, dans l'une puis dans l'autre, tout son personnel, il déposa une somme d'argent sur la table.
«Que quiconque pense qu'il lui revenait plus que ce que je ne l'ai payé, vienne prendre ce qui lui est encore dû ! Je vous en prie, ne vous gênez pas!»
Dans la première usine, tout le monde se récria: non, le patron ne devait rien à personne, il avait honnêtement payé ses employés. Même chose dans la seconde. Comme il insistait cependant, une brave femme, en grommelant que finalement oui, on lui devait quelques sous de plus que ce qu'on lui avait compté, vint se servir et prendre les quelques piécettes qui lui manquaient.
Il s'avéra qu'il s'agissait d'une somme tellement insignifiante que la femme elle-même avait eu honte de venir la réclamer. Elle n'avait donc rien demandé mais, d'un autre côté, elle n'était pas non plus prête à y renoncer, et c'est ce qu'avait lu le Ari sur le visage de son disciple.
Car la rigueur la plus parfaite est exigée du Juste et la moindre imperfection s'y reflète pour qui, comme le Ari sait comprendre ces choses ...
Le Maguid parle, Éditions Raphaël
« Je vois que tu as commis une faute! lui déclara pourtant le Ari, un jour qu'il pénétrait chez lui. Tu es coupable d'un vol... »
Le riche, abasourdi, répliqua qu'il n'en avait pas connaissance, et qu'il s'efforçait de régler toujours toutes ses dettes et de payer à ses employés scrupuleusement tout ce qu'il leur devait.
Mais il n'était pas homme à négliger un soupçon du Ari et il voulut en avoir le cœur net. Il se rendit donc immédiatement à ses manufactures et, après avoir rassemblé, dans l'une puis dans l'autre, tout son personnel, il déposa une somme d'argent sur la table.
«Que quiconque pense qu'il lui revenait plus que ce que je ne l'ai payé, vienne prendre ce qui lui est encore dû ! Je vous en prie, ne vous gênez pas!»
Dans la première usine, tout le monde se récria: non, le patron ne devait rien à personne, il avait honnêtement payé ses employés. Même chose dans la seconde. Comme il insistait cependant, une brave femme, en grommelant que finalement oui, on lui devait quelques sous de plus que ce qu'on lui avait compté, vint se servir et prendre les quelques piécettes qui lui manquaient.
Il s'avéra qu'il s'agissait d'une somme tellement insignifiante que la femme elle-même avait eu honte de venir la réclamer. Elle n'avait donc rien demandé mais, d'un autre côté, elle n'était pas non plus prête à y renoncer, et c'est ce qu'avait lu le Ari sur le visage de son disciple.
Car la rigueur la plus parfaite est exigée du Juste et la moindre imperfection s'y reflète pour qui, comme le Ari sait comprendre ces choses ...
Le Maguid parle, Éditions Raphaël